samedi 31 mars 2018

Les trains fantômes et moi (fragments épars de mes mémoires inédits).


En 1968, je vis mon premier train fantôme. C’était au Luna Park du parc Chanot, où Jocelyne avait fait des simagrées parce qu’elle ne voulait pas monter dans la grande roue. L’attraction du train fantôme me fascina, mais je n’y montais pas : je retins ce décor peint de château fort hanté, de fausses pierres de taille, avec son enfilade de squelettes, ses wagonnets s’aventurant aux étages supérieurs, sur des espèces de balcons à arcades ou arcatures, et il était incontestable que, le 6 août 1980 à OK Corral, il s’agissait du même, dans lequel je fis un tour, qui me déçut, alors que je m’étais fait photographier posant devant ce « monument » des arts forains de pacotille comme un grand industriel du XIXe siècle devant son usine.(...)
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Les quinze derniers jours avant le 30 juin, nous n’apprenions plus et emmenions nos jouets en classe. C’était le meilleur moment de l’année scolaire. C’était aussi le temps de la fameuse foire à l’ail des allées Léon Gambetta, en haut de la Canebière, foire qui se tenait aussi cours Belzunce selon les époques. On n’y vendait pas que ces aulx détestés, que maman adorait, dénaturait en les cuisant, aliment le plus exécrable bon à vomir que j’aie connu avec l’oignon et l’échalote dont sa cuisine soi-disant à la provençale abusait. On y trouvait aussi des poteries typiques, en argile, avec une glaçure jaune ou verte, inachevée du fait qu’elle ne recouvrait pas toutes ces gargoulettes et autres objets que je ne savais nommer, avec aussi les cigales de Sicard, plus aubagnaises celles-là. Par esprit de contradiction, afin peut-être d’exorciser mes peurs, je débutai en cette foire de juin 1971 une collection éphémère d’insectes et monstres en caoutchouc, achetés dans des distributeurs, logés dans de petites boîtes en carton. Jocelyne fit la dégoûtée comme de coutume.
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Je suis retourné encore une fois à Aubagne vers le début d’été. Je venais de regarder un reportage télévisé consacré aux forains, surtout ceux de l’attraction obsédante du train fantôme, que l’on interviewait. On voyait la succession de tunnels et de portes automatiques s’ouvrant sur des bonshommes déguisés en fantômes, en singes ou en squelettes en train de s’agiter et d’émettre des gémissements lugubres. (...)
D’autres crânes, d’autres squelettes m’attendaient, d’une part quand pour une autre première fois, un dimanche matin, papa me mena à ma première vraie visite de musée, au palais Longchamp, au muséum d’Histoire naturelle, avec son éléphant empaillé de l’entrée que maman jugeait puant et sa carapace de tortue de mer géante, et d’autre part à Luna Park en février 1972 où enfin je montai dans mon premier train fantôme, ce qui allait entraîner une théorie de dessins, de rêves et de constructions hasardeuses.
J’ai donc pu apprécier mes premiers crânes fossiles d’hommes préhistoriques et mes premières dépouilles osseuses et naturalisées d’animaux, m’initiant aux rudiments de la taxinomie en complément de l’enseignement de mon institutrice (je constatais que les espèces inférieures – poissons, insectes, mollusques, coquillages –, selon un schéma muséologique hérité, je le sus après, du XIXe siècle – le Palais Longchamp remontait après tout à Napoléon III -,  étaient reléguées à l’étage supérieur, celui d’en-dessous étant dédié à la préhistoire et aux animaux dits supérieurs, autrement écrit les mammifères) de même que mes premiers monstres automates. Jamais dépourvue de réflexions à mon encontre, Jocelyne, sarcastique, me déclara que si ce train fantôme avait effectivement contenu les mêmes monstruosités et hideurs que celles peintes ou se mouvant à l’extérieur pour appâter le chaland, j’aurais hurlé de trouille. En particulier, je pus focaliser sur une araignée de mer géante, agitant ses pattes articulées, sur le chevalier squelette, sur l’éléphant déchaîné et l’extra-terrestre bizarre, que je supposai jupitérien, armé de son pistolet désintégrateur, en plus de cette paroi peinte ouvertement plagiée (je le reconnus bien plus tard), de la représentation de l’enfer dans le film muet de 1922 Haxan, la sorcellerie à travers les âges, à moins qu’elle eût été inspirée par le Maciste aux enfers de la même époque, lui-même copié sur Dante. Il était vrai que les wagonnets automatiques bariolés ornés de barres chromées qui s’abaissaient et se bloquaient lorsqu’ils s’ébranlaient m’impressionnaient aussi : ils étaient poussés par diverses créatures, sorcières, mannequins à la dégaine couturée digne de Frankenstein et diables, que j’allais transposer en dessins durant les prochaines vacances de Pâques. Je craignis que l’un de ces vilains démons ne fût de notre voiture : ils étaient tout nus et arboraient de longs poils rêches, des cornes et une fourche de mauvais aloi alors qu’ils étaient tout bêtement en plâtre, en papier mâché et en carton-pâte. Ce fut avec papa que je montai, échappant par bonheur à ces effigies théâtrales velues apparentées au loup-garou, héritant d’un banal zombie ou noyé défiguré (un spectre de loup de mer ?). Aussitôt abaissée la barre chromée de sécurité de la voiturette, elle se mit en route sur ses rails, tournant vers une porte automatique qui nous fit pénétrer dans la place.  Au sein des ténèbres de l’attraction bruissant de mille hululements fantomatiques et autres gémissements de maison hantée, je vis des portiques de dragons et de sorcières fluorescents, des boyaux phosphorant s’écartant à notre passage… Papa me dit, vers la fin : « Ne sens-tu pas que l’on te touche ? » Notre voyage prit fin, sans que je fusse vaseux et vert de peur.
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Heureusement, dans l’atmosphère bruyante et enfumée de cette fête foraine en hangar du parc Chanot, à côté du boulevard Rabatau, il y avait aussi le fort attrayant manège des tacots : je conduisis une bagnole pour la première fois.
Peut-être que ce type d’attraction macabre généra en moi la survenue de mes premiers rituels ou TOC nocturnes avérés : je me mis à jouer au train fantôme dans mon lit, jusqu’en classe de 6e. Cela consistait à mimer sous les draps le verrouillage de la barre du wagonnet, à faire comme s’il roulait, à reproduire le signal de son ébranlement, à hululer aussitôt après les plaintes spectrales en leurs différents registres, de baryton ou de basse noble. La literie devint pour plusieurs années le réceptacle du tunnel lugubre où se tapissaient des légions immondes et glauques de monstres, de squelettes et de revenants. Lorsque je couchai dans une chambre individuelle à compter d’août 1973 à Aubagne, j’eus tendance à sophistiquer davantage ce rite infantile puisqu’il intervenait désormais dans mon processus de ré-endormissement lorsqu’il m’arrivait de m’éveiller de manière prématurée. Jouer au train fantôme avec nos vieux draps blancs plus ou moins élimés, gémir sous la couverture comme un spectre au lieu de compter les moutons…pourquoi pas ? (...)
Mon plus beau cadeau de cet ultime Noël de croyant, ce fut le village western que j’avais moi-même souhaité avoir, complément astucieux du feuilleton pour enfants Aubrac City, car présent en photo dans un catalogue de jouets. Il se complétait de cow-boys et d’Indiens en couleurs, dont la peinture des chemises avait une fâcheuse tendance à s’écailler, d’une diligence attelée et même d’un canon avec sa boîte de petits boulets. Je l’avoue : ce fut papa qui monta le village, en colla les pièces : prison, saloon, general store, maréchal-ferrant ou blacksmith, poste…le tout servirait de cadre aux homériques batailles de petits soldats que Louis-Armand et moi livrerions en août 1972 avant, dépareillé, d’achever en tant que baraques démantibulées, sans façade, de train fantôme des Schtroumpf Bully figuren à l’été 1976. (...)
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Cependant, j’avais d’autres projets : l’histoire de trains fantômes et de leurs monstres, notamment par le dessin et par la construction. Utilisant les réserves de vieux cahiers de papa, puisant autant dans les grands formats à carreaux (bleus avec une plume d’oie blanche sur la couverture) ou à feuilles de dessin (d’un vert moche) que dans ceux de brouillon (rouge-orangé avec un palmier), je m’attelai à mon grand dessein, remontant aux supposés embryons forains du XIXe siècle et des années 1930, ne manquant jamais de reproduire avec gaucherie mes diables poilus pousseurs de wagonnets. Je griffonnais mes dessins, mes guignols, comme disait maman, d’une manière consciencieuse, appliquée, quasi maniaque. Je n’omettais aucune traverse aux rails sommaires à petit écartement du train des épouvantes, aucune patte à l’araignée de mer ou pieuvre robot qui décorait le fronton de ce castel hanté. Le chevalier-squelette en armure, monté sur son destrier, m’occasionnait plus de peine ; tous les squelettes en général, non seulement à cause de mes maladresses enfantines, mais aussi de ma méconnaissance anatomique, des proportions, des os divers. Cela conférait à cette catégorie de monstres - indissociable de l’idée même de train fantôme ou de château hanté, quintessentielle même -  une difformité maladroite, tératologique, une conformation torve digne des freaks dont je n’avais pas entendu parler. Pour faire bref, mes squelettes avaient un je-ne-sais-quoi d’aspect rachitique et tordu, aux jambes trop courtes, trop compactes, des cages thoraciques disproportionnées, aux côtes sous ou surnuméraires, des crânes simplistes etc. Ainsi qu’il en était dans mes soliloques « astérixiens », je glosais, dissertais mezza-voce sur mon cahier à thèse à couverture orangée au palmier orientaliste schématique, parlant de créature en créature fabuleuse, imaginant nature et origines, caractéristiques et existence, buts et moyens d’effrayer, engendrant ainsi une authentique exégèse des monstres classiques forains : la momie, le fantôme, le vampire, le diable, le squelette, le loup-garou, l’extra-terrestre, le singe… Mes fantômes, justement, se simplifiaient à l’extrême ; ils en acquéraient une aura symbolique avec leur drap blanc triangulaire, leurs deux trous oculaires, leur sourire énigmatique et le boulet enchaîné qu’ils traînaient. Je sus m’en souvenir dans le roman Mexafrica, lorsque le jeune fasciste Balilla disserte sur les différents monstres dans une scène située en 1936 dans un parc d’attractions américain, où Fred Astaire et Dick Powell se retrouvent piégés dans la maison hantée. Ce que cette impénitente et bavarde chemise noire déblatère doctement au sujet de la créature de Frankenstein ou du vampire, constitue une autoréférence à mon propre cahier de dessins de 1972.
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« Construire » mon train fantôme fut moins évident que jamais, quoique je m’attelasse à la tâche avec enthousiasme. Je dessinais au stylo feutre ou au crayon Caran d’Ache les parois bariolées que je tentais d’assembler, de coller ; je ne sais pourquoi, je voulus débuter par le bout de couloir avec la porte automatique d’entrée où s’engouffraient les wagonnets. Le résultat fut peu probant et cochonné ; les bouts de cartons collés ne concordaient même pas entre eux. Je demeurerai toujours un maquettiste médiocre. J’abandonnai donc, découvrant peu après les supports idoines : le château-fort et le chalet suisse, détournés de leurs usages ludiques premiers. Le chalet ne fut plus qu’une longue galerie, peuplée de dinosaures Starlux dont mes dernières acquisitions : Plésiosaure, Dimétrodon et Shantungosaure. Détail d’une incongruité crasse, voué à un bel avenir : l’entrée du « train » (sans rails) était surmontée de l’effigie du nain de Blanche Neige Prof, qui saluait, figurine souple obtenue en cadeau dans une station-service. Ainsi naquit le premier train fantôme des nains. (...)
Vous dirai-je que l’année suivante (février 1973), Jocelyne refusa que je retournasse dans le le train fantôme de Luna Park du parc Chanot ? Je dus me contenter de le regarder de loin, d’en ouïr les bruits, les ululements spectraux ; j’admirais la laideur des mannequins de diables éternellement accrochés à leurs voiturettes. Sans doute cette hideur de papier mâché mal moulé constituait-elle la principale raison du refus de ma sœur qui voulait tout régenter : en secret, elle avait plus peur encore que moi de ces figures mal foutues et mal modelées, aux poils pantelants, nues de surcroît, ce qui ne nous empêcherait pas de les décrire, en hommage, dans le roman Le Tombeau d’Adam, au chapitre se déroulant en 1966 dans une fête foraine où ces modestes monstruosités des arts forains contemporains se retrouvèrent en bonne compagnie.
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Adonc, en février 73, je dus me contenter d’imposer une attraction loupée, minable : le Satanic. Il s’agissait d’un modeste château hanté, lui aussi peuplé d’illustrations sonores de plaintes fantomatiques. A la différence du train fantôme, on visitait cette nullité à pieds. Elle nous parut cher payée pour ce qu’elle était. Ma taille réduite de gamin m’empêcha de sentir les toiles d’araignée factices frôler mon front. L’exiguïté des corridors métalliques du Satanic, plongés dans une obscurité presque intégrale, engendrait l’unique impression oppressante des lieux : ils n’étaient pas recommandables aux claustrophobes et aux gens extra larges. Un paillasson sur lequel nous marchions devait figurer une fourrure de loup-garou ou d’autre bête fauve ; des côtes de squelettes en plastique entre lesquelles chaque client devait se faufiler dans une semi pénombre parfois phosphorescente et rougeoyante ajoutaient aux désagréments sans que j’y eusse eu jamais peur, sans que j’y eusse tremblé le moins du monde. Aucune marche ne se déroba sous mes pas de minot de huit ans.
Ce fut pourquoi, lorsqu’il vint à la maîtresse d’école de CE2 la lubie de nous faire raconter par écrit notre expérience de Luna Park (preuve un tant soit peu qu’à Marseille, au contraire de ce que je connaîtrai l’année suivante, une fois devenu aubagnais, nous partagions bien une culture enfantine commune), les choses faillirent tourner au débat contradictoire, à la querelle théologique, d’autant plus que le tout devait aboutir à dessiner une espèce de fresque ou de frise collective autour du thème de la fête foraine : une archi redoublante de déjà onze ans (l’hyper cancre de la classe), avait écrit une phrase sacrilège, anhistorique, hérétique : elle prétendait haut et fort que dans le Satanic, il y a un mannequin de monstre qui nous donne des coups de couteau. Assener des coups de lame, de surin, poignarder ? Allons donc ! Tous, nous nous récriâmes, connaissant sur le bout des doigts l’exacte médiocrité de ce manège. Béatrice et moi-même fûmes aux premières loges pour prouver que cette gamine affabulait : son imagination, son inventivité, se peuplaient par anticipation de fantasmes victoriens d’oies blanches de films de la Hammer, de saintes nitouches gloussantes cherchant à s’encanailler en douce, fantasmes qui me seraient révélés avec Jack l’éventreur. Le procès fut inquisitorial, sans pitié pour la petite cancre (par ailleurs gigasse). Le problème fut, à notre grand dam, que l’institutrice fit conserver la phrase fausse dans l’exposé. Voilà comment on déforme l’Histoire, en inventant.(...)
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Ce n’est pas la peine que j’égrène et expose la totalité des événements anecdotique qui me marquèrent à cette époque : la visite de tata  Thérèse du 20 janvier 1974 lors de la diffusion du film Sans famille, avec sa boîte de Mon Chéri aux noisettes, amandes et autres, avec du papier d’emballage doré ou argenté, mon rhume de la fin janvier, ma visite à Luna Park du dimanche 17 février 1974 avec papa, où j’empruntai le meilleur de tous les trains fantômes que je connus, le Continental Orient, craignant de tomber sur « l’épouvanteur » déguisé en gorille,
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 m’encapant celui habillé en squelette fluo, auquel papa expliqua que j’étais très impressionnable… Ce train fantôme était peuplé de monstruosités diverses et appréciables, dont une araignée géante automate, un squelette de pirate avec ses coffrets emplis d’écus, de joyaux et de pierreries factices, un spectre phosphorescent bleuté à tête de mort flottant dans les ténèbres, des tombeaux d’où saillaient des corps décharnés fluo vert-orangés et des mannequins métalliques de cyclopes et autres forgerons de Vulcain armés de leurs marteaux, s’entrechoquant et s’écartant du wagonnet juste avant la sortie. L’attraction se caractérisait aussi par ses étages superposés, ses allées et venues de l’intérieur vers l’extérieur via des rails pentus dignes de mini montagnes russes, l’homme-gorille de temps à autre agrippé derrière vous, rails parfois sortant sur des balcons hantés pour se réintroduire illico dans l’obscurité angoissante. Naturellement, les plaintes enregistrées de revenants retentissaient. Je regrettais seulement l’absence de deux détails : contrairement à 1972-1973, les voitures étaient dépourvues de ces fameuses effigies de sorcières, zombies et diables en papier mâché ou carton-pâte. La licorne manquait à l’appel des peintures des parois ainsi que l’éléphant en furie ; par contre, la statue de yéti ou big foot aux gros pieds griffus et l’espèce de Ramapithèque hindou ou singe Hanuman suspendu au plafond d’une main tout en tenant un gourdin de l’autre me plurent fort, au point que le simien hominien allait tenir brièvement la vedette dans notre pièce de théâtre fantastique Monsieur Cyprien en 1981.  De fait, j’eusse dû songer plutôt à un gibbon ou siamang, plus approprié à l’Asie puisque ce train fantôme était censément chargé de nous conduire en un Extrême Orient fantasmatique ainsi que le mentionnait son nom magique d’Orient Express de l’horreur. Ce fut l’apogée sans conteste de ce type de manège, demeuré inégalé jusqu’à Disneyland Paris en 1996. Bientôt, les musées d’anthropologie et de tératologie allaient tailler des croupières aux trains fantômes, désormais déclassés dans un imaginaire infantilisant.  (...)
Jocelyne me déclara, à la galerie d’anatomie comparée, que maman, heureusement, avait manqué le pire : qu’eût-elle ressenti face à tous ces squelettes et spécimens disséqués, écorchés, d’animaux actuels, devant ce fœtus de cheval, cette tête égorgée de singe, et autres joyeusetés qui, dans un courrier ultérieur que j’adresserai à Louis-Armand au début du mois d’août (car je ne vous ai pas encore dit que j’avais entamé à compter de la fin août 1979, et pour une décennie, une correspondance assidue avec mon cousin), me feraient attribuer la note horrifique maximale à cette galerie faisandée et empoussiérée du Muséum, pullulant de fressures zoologiques, lorsqu’il s’agira d’évaluer les lieux les plus emblématiques de l’épouvante, prétexte à attribuer des notes sur vingt fort peu mirobolantes aux trains fantômes successifs vus à la télévision, ou dans les bédés, ou dans lesquels il m’était advenu de monter (j’en profiterai pour attribuer un 11/20 miteux au train fantôme d’OK Corral, qui avait eu l’insigne honneur de m’accueillir le 6 août 1980 sous du 33° à l’ombre, tandis que le fort subliminal ghost train d’un épisode de Skippy le Kangourou se verra gratifié d’un 10,5/20) ? Remarquons que le Musée de l’Homme allait obtenir haut la main la deuxième meilleure note… (...)
Je me remémorais les derniers événements notables et distrayants de l’ultime quinzaine. Je renonçais à regret à l’approfondissement inutile de nos têtes de monstres de 1977, entreprise graphique trash que Louis-Armand et moi avions infructueusement tenté de relancer en juillet, dont la seule pustule novatrice, si je puis l’écrire, avait été de sa part le bouton de pus Plastic Bertrand.
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 Au contraire, nous avions entrepris la construction-conception-élaboration réussie d’un train fantôme à partir de vieux bouquins de la bibliothèque rose et verte et de cartons de loto défraîchis, gribouillés au crayon par mes soins de 1967-1968. Nous l’avions peuplé avec les rescapés de nos immolations, personnages non mutilés de Walt Disney et d’Astérix, victimes de monstruosités multiples interprétées par mes dinosaures Starlux. Louis-Armand était allé jusqu’à commettre une chanson douteuse, copiée de la musique des cartoons de la WB. Cette chanson avait été attribuée aux nains de Blanche-Neige, qui mouraient, décimés, en tombant dans des pièges tous évitables : On se lève tôt le matin, poils aux pieds et poils aux mains, c’est nous les petits nains. Et il chantonnait cela, cette nullité, en prenant la voix française nasillarde de Daffy Duck, qui ne valait aucunement la caractérisation de Mel Blanc dans la VO.
Je reprochais à mon cousin la scatologie des paroles qui s’ensuivaient, le pléonasme honteux appliqué en toute connaissance de cause, l’abus de moquerie odieuse concernant les Romains  au cœur entouré de graisse et à la toge bien tendue, pathologie dont il prétendait que Siky souffrait.(...)
Je suais sous le cagnard d’OK Corral à la nourriture méridienne infecte, à l’eau minérale servie à température ambiante (33° pour rappel en ce 6 août 80), au grand-huit quelconque (le seul où je ne vomis pas), au train fantôme éculé où nous tâtait impudemment un forain hippie torse nu au sein de la fournaise enténébrée de ces tôles de castel pastiche – celui-là même que j’avais vu à Luna Park au crépuscule des années 1960, attraction devant laquelle j’eus la prétention de poser pour les photos de papa, vêtu d’un polo bleu marine. Je fis prendre aussi le pauvre vieux bison atterré par la canicule, ainsi que cet épisode de Far West d’opérette, duel entre le cow-boy et l’Indien, alors que je me refusais à monter à bord du bateau pirate oscillant. Et ce parc d’attractions décevant avait constitué un de mes plus chers vœux d’enfant de l’an 1972 ! Je regrettais le Continental Orient, le meilleur de tous mes trains fantômes, furtivement aperçu, à distance, depuis la portière passager arrière de la 304 de papa, en la Pointe Rouge de ce début d’août 1980. (...)
Instruit par mon échec précédent et bénéficiant d’une courte rémission de ma sciatique grâce à des séances de kiné, je passai en juin 1996 l’examen d’entrée en IUFM afin cette fois-ci de préparer sérieusement le CAPES de documentation.
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Cependant, au cours de l’intermède que constitua mon séjour parisien du mois de juillet 1996, je ne pouvais m’empêcher de ressentir, d’éprouver çà et là, d’étranges vibrations de mon nerf (transmutation de la douleur chronique en autre chose ou endormissement incomplet ?), vibrations qui surtout m’incommodèrent alors que je traînais encore la jambe (avant une rechute, un redoublement de la crise en plein mois d’août) lorsque Jocelyne et moi dûmes supporter les innombrables attractions périlleuses et manèges calqués sur les trains fantômes sis au parc Disneyland de Marne-La-Vallée, qu’il se fût agi du train fantôme de Blanche-Neige (que je considérais comme tel), de ceux de Pinocchio et de Peter Pan (les wagonnets se métamorphosaient en vaisseaux du XVIIe siècle miniatures), de la maison hantée ou des pirates des Caraïbes. Jamais nous ne montâmes en autant de trains fantômes qu’en cette journée couronnée de la pierre noire du manège horrible et gerbant dénommé Indiana Jones et le Temple du Péril, démoniaque grand-huit aux sensations nauséeuses démultipliées parce que nous nous retrouvions à maintes reprises la tête à l’envers avant que s’extirpât mon envie de vomir par la grâce d’une projection cinématographique panoramique proche de celle de la Géode.
En cette Géode, d’ailleurs, nous n’allâmes point, nous contentant d’une visite formelle à la Cité des Sciences de La Villette, prenant notre courage à deux mains parce que le métro qui y menait s’aventurait en une ligne lépreuse, mal famée, aux stations connotées caillera, telles celles de Stalingrad, Barbès-Rochechouart, Abbesses et compagnie. Et cette ligne n’avait pas usurpé sa réputation sinistre et glauque car réputée pour son cosmopolitisme, mot dont l’usage connoté – selon mon libraire – se perd de nos jours.(...)

FIN.


vendredi 16 mars 2018

Mon séjour à Paris d'avril 1980 (nouvel extrait de mes mémoires inédits).



(...) A Paris, nous dûmes affronter l’interminable grève des nettoyeurs du métro. Maman et moi fûmes victimes de crises d’angoisse et de claustrophobie, respectivement au Muséum d’Histoire naturelle et dans le palais des Mirages du Musée Grévin. 
 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3e/Mus%C3%A9e_Gr%C3%A9vin-1882.jpg/220px-Mus%C3%A9e_Gr%C3%A9vin-1882.jpg
J’ignorais à cette époque qu’il existait une galerie de zoologie désaffectée, fermée au public depuis la fin des années 1960, localisée tout au fond du Jardin des Plantes, non loin de la Grande Mosquée de Paris. Aussi ne m’étonnais-je aucunement, en ce bâtiment que nous visitâmes (galeries de paléontologie et d’anatomie comparée), de l’absence congruente de tout spécimen mammalien, piscicole, aviaire, reptilien ou amphibien empaillé, naturalisé ou formolé, de tout insecte aussi. Le vertébrocentrisme zoologique ne me choquait point encore, mon principal centre d’intérêt restreint (si je puis ainsi le formuler) se limitant en exclusivité à la paléontologie. 
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La colossale statue d’orang-outan belliqueux de Frémiet propre à susciter l’effroi annonçait la couleur dès le vestibule où nous effectuâmes la queue devant la caisse.
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 Je ne perçus même pas les connotations racistes et fantasmatiques de cette ronde-bosse outrée, théâtrale, baroque, exacerbée, du tout-puissant Singe horrible réglant son compte à un « sauvage » tant ce poncif me semblait « naturel ». J’ignorais tout de la placidité des Pongidés, quoique je susse depuis la lecture en avril 1978 de l’ouvrage encyclopédique préhistorique des éditions La Farandole, qu’il fallait les dénommer scientifiquement Pongo pygmaeus, conformément à la taxonomie linnéenne issue du Systema naturae de 1758. Gorilla Gorilla beringei désignait le gorille, Pan troglodytes notre prosaïque chimpanzé. Et j’ignorais que pussent exister d’autres espèces d’anthropoïdes, respectivement le gorille des montagnes et le chimpanzé pygmée alias le Bonobo. 
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Les fossiles noircis âgés de centaines de millions d’années constituaient une vision dantesque et morbide que maman ne parvint pas à supporter, notamment ces Stégocéphales gainés dans la pierre.
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 Elle s’en fut, incapable de poursuivre la visite, manquant cependant ce que ce bâtiment de briques recelait de pire, tandis que ma vue se repaissait de ma première appréhension mal interprétée des empreintes d’animaux archaïques pluricellulaires de la fin de l’Antécambrien, appartenant à la faune d’Ediacara,
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 chose savante dont Jocelyne s’extasia, goûtant à cet incroyable spectacle que j’assimilai faussement à des organismes monocellulaires disproportionnés, visibles à l’œil nu, vieux d’un bon milliard d’années. C’était surtout pour le Diplodocus de Carnegie que j’étais venu là. Cela faisait huit ans que j’attendais un tel moment, depuis que l’image de ce fascinant squelette disproportionné avait été montrée dans Les Animaux du Monde en février 1972, bien que je me fusse depuis longtemps familiarisé avec l’imagerie des sauropodes, grâce aux figurines Starlux et aux peintures de Burian.
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 Mais, en cette galerie, je croyais admirer, contempler l’authentique Diplodocus américain…de fait, je sus plus tard que les fossiles exposés n’étaient que des répliques, les vrais demeurant non exhibés au public, car trop fragiles, dans des sortes de coffre-fort. Au fond, tel qu’en ce séjour, je devais encore le constater de visu en ces mêmes jours d’avril au sein du Musée des Monuments français, qui présentait autant de porches de cathédrales romanes que de répliques de fresques médiévales, l’art de la reproduction de plâtre, du moulage, avait atteint dès les prémices du XXe siècle un niveau ineffable. 
 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/66/Cit%C3%A9_de_lArchitecture_et_du_Patrimoine_2008_001.jpg/800px-Cit%C3%A9_de_lArchitecture_et_du_Patrimoine_2008_001.jpg
Jocelyne me déclara, à la galerie d’anatomie comparée, que maman, heureusement, avait manqué le pire : qu’eût-elle ressenti face à tous ces squelettes et spécimens disséqués, écorchés, d’animaux actuels, devant ce fœtus de cheval, cette tête égorgée de singe, et autres joyeusetés qui, dans un courrier ultérieur que j’adresserai à Louis-Armand au début du mois d’août (car je ne vous ai pas encore dit que j’avais entamé à compter de la fin août 1979, et pour une décennie, une correspondance assidue avec mon cousin), me feraient attribuer la note horrifique maximale à cette galerie faisandée et empoussiérée du Muséum, pullulant de fressures zoologiques, lorsqu’il s’agira d’évaluer les lieux les plus emblématiques de l’épouvante, prétexte à attribuer des notes sur vingt fort peu mirobolantes aux trains fantômes successifs vus à la télévision, ou dans les bédés, ou dans lesquels il m’était advenu de monter (j’en profiterai pour attribuer un 11/20 miteux au train fantôme d’OK Corral, qui avait eu l’insigne honneur de m’accueillir le 6 août 1980 sous du 33° à l’ombre, tandis que le fort subliminal ghost train d’un épisode de Skippy le Kangourou se verra gratifié d’un 10,5/20) ? Remarquons que le Musée de l’Homme allait obtenir haut la main la deuxième meilleure note…
 http://www.mnhn.fr/sites/mnhn.fr/files/styles/bandeau/public/thumbnails/image/galerie_de_pal_principale_2.jpg?itok=DjPlBY1O
Or en ce musée du Palais de Chaillot, j’eus présentement peur d’y retourner, de revoir ma momie, comme si les dantesques visions du Musée du Jardin des Plantes, en ce week-end d’avril, eussent suffi à me rassasier d’atrocités. Ce que contenaient les vitrines, outre les animaux précités, aurait ravi notre ex voisine Madame M**, corroborant ses discours obsédés par les monstruosités pathologiques obstétricales. L’entendement, la compréhension exacte, vis-à-vis de certaines pièces, de leur nature, allait m’échapper jusqu’au milieu des années 1990 avant que je comprisse de quelle anomalie elles souffraient. Mes yeux focalisèrent sur le fœtus humain formolé et apparemment correctement constitué, sans que je fisse nul cas de tous les autres, mes premiers monstres concrets, avant que mon attention se portât sur la collection des squelettes fœtaux, dont je remarquai, abasourdi, qu’ils étaient formés dès deux mois nonobstant leur tête hypertrophiée ! C’est là que Jocelyne me déclara que maman aurait eu très peur. Bref, je me désintéressai de l’anencéphale, du cyclope, et même des squelettes des siamoises Rita-Cristina, dont l’importance allait m’être révélée par Stephen Jay Gould quinze ans plus tard.  
 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/09/RittaandChristina(1896).jpg
Adonc, à défaut de revisiter le musée de l’Homme, nous nous rabattîmes sur d’autres, situés toujours au Palais de Chaillot : le musée du cinéma Henri Langlois
 https://ahenrilanglois.files.wordpress.com/2017/01/museehl.jpg?w=1075
 et celui des monuments français, déjà évoqué, complétant le tout par ma toute première visite au Palais Galliera, alias le musée de l’Histoire du costume (maman nous rappelant que ses modes préférées étaient celles de 1900 et du Second Empire, Jocelyne en pinçant pour 1925, Napoléon, les années 1950 et le XVe siècle, sans l’encombrant hennin toutefois). Au musée du cinéma, certains accessoires confirmèrent les goûts quelque peu morbides de ma mère : la tête momifiée ou empaillée de la mère de Norman Bates dans Psychose et ceux du Nosferatu de Murnau, la guide en profitant pour caser l’anecdote selon laquelle l’acteur Max Shreck était prétendument décédé avant d’incarner le rôle du vampire ! De toute façon, maman en profita pour se rendre en quelques cinémas parisiens du quartier où nous logions (le XIVe, près de la Porte d’Orléans) voir ses films d’horreur chéris, à savoir Fog et Inferno. Ce dernier étant interdit aux moins de dix-huit ans (alors qu’il ne comprenait aucune scène de sexe !), Jocelyne et moi nous nous rabattîmes sur Sherlock Holmes attaque l’Orient Express, qui devint aussi culte que C’était Demain.
Quant à l’autre crise, dite de claustrophobie, dont je fus moi-même victime en plein Palais des Mirages du musée Grévin,
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 je ne parviens pas encore aujourd’hui à m’en expliquer les raisons, parce qu’en 1991, Jocelyne et moi retournâmes une ultime fois en ce même palais, et qu’absolument rien ne m’y arriva. La plongée dans le noir, entre la partie bouddhique et celle pompeusement intitulée La Forêt enchantée, suffit à déchaîner en mon for intérieur des souffrances incoercibles, une crise d’angoisse si aiguë que je dus évacuer l’attraction en compagnie de maman. Jamais une telle chose ne m’était arrivée depuis 1971 avec Les évadés de la Planète des singes. Je récidiverai une dernière fois à l’été 1986, durant la projection d’un de ces films de terreur que ma mère affectionnait par trop, cette suite inutile de Psychose réalisée par un Anthony Perkins totalement détraqué et en roue libre (maman éprouvait une fascination étrange pour les personnalités homosexuelles tourmentées : Perkins, YSL… lorsque ce n’était pas pour les vampires). Il s’agissait de mon premier film interdit aux moins de 16 ans qu’on me faisait ingurgiter, et son côté trash malsain occasionna en moi une telle répulsion que je dus évacuer la salle de cinéma durant quelques minutes.
A cette époque (1980-81), je ne sais pas encore par quel miracle Jocelyne et moi parvînmes à ne pas nous plier à la volonté de notre mère, qui souhaitait ardemment que nous vissions des films tordus tels Shining ou Pulsions de Brian de Palma. Au fond, ce que j’écris de nos jours – lorsque mon côté gothique vagabonde -  représente non point un acte d’allégeance aux goûts de maman, mais plutôt une forme de révolte émancipatrice, afin de me prouver que je suis capable non seulement de surmonter mes terreurs enfantines et adolescentes, mais de les surpasser, les dépasser, d’aller encore plus loin que se le permettaient ces cinéastes « timbrés ». Faire mieux que le maître…

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Papa ne s’était pas rendu avec nous à Paris pour une seule raison (les projets musicaux avec un certain M. S**, d'Orléans, qui nous berna en ce mardi 15 avril 80, lorsque nous lui rendîmes visite, car, souhaitant nous faire visiter le château de Chambord, il feignit avoir oublié que le mardi était son jour de fermeture) : il devait aussi passer un concours de composition musicale, auquel il échoua d’ailleurs. Sans doute, là encore, n’avait-il pas été suffisamment jugé d’avant-garde…
Nous rentrâmes le dimanche 20 avril ; j’avais perdu 2 kilos au cours de mon séjour, bien que j’eusse consommé mes premiers hamburgers et que nous eûmes achevé ces vacances en beauté, le samedi soir 19 avril 1980 au restaurant oriental Atossa Charlie de Bâb el-Oued, où je me régalai d’un excellent tajine de poulet au citron confit.(...)

FIN.