samedi 28 octobre 2023

Café littéraire : L'Homme qui n'aimait plus les chats, d'Isabelle Aupy.

 

« L’homme qui n’aime plus les chats. »

Isabelle AUPY   -    Éditions du Panseur

La Girondine Isabelle Aupy, kiné à l'hôpital, est aussi écrivain

Quoi de mieux qu’un séjour sur une île pour revenir à l’essentiel, pour sentir ce vent salé qui vous prend le corps et le cœur, à la rencontre de personnages hauts en couleur.

C’est une petite île sur laquelle on peut trouver refuge, attention, c’est confidentiel et il vaut mieux se faire discret car tout se sait. Rien de ce qui se passe sur l’île n’échappe à l’attention de chacun.

C’est une petite île où il y a des hommes, des femmes, des enfants et des chats, beaucoup de chats, des chats qui appartiennent à personne et à tout le monde, des chats à la fois proches et indépendants, familiers et sauvages, allant jusqu’à l’insoumission. De vrais chats en sorte !

 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/64/Collage_of_Six_Cats-02.jpg

Des chats dont la présence passe inaperçue tellement ils font partie du décor et de la vie des humains. Des chats aux noms savoureux : « le rouquin », celui dont le nom est « le bruit des volets qui claquent », « les piques- assiettes » : des clochards polis, distingués et errants, « Minou » le chat de la commère…

Chat roux au pelage mi-long.

Tout le monde s’accommode de leur présence, sur cette île paisible, jusqu’au jour où inexplicablement, plus un seul chat ne déambule dans les rues, ni les jardins et ne se présentent plus devant les portes pour demander leur gamelle. Les chats ont disparu !

 Carte de l'île

Les villageois se questionnent, questionnent l’instituteur qui n’est pas un ilien, c’est « un étranger » à qui la vieille institutrice en retraite tente d’apprendre les « codes » de l’ile car il ne comprend pas vraiment le mode de vie des habitants. Quelques uns se mettent « en planque » pour surveiller les lieux et comprendre pourquoi les chats ont disparu.

Sous une apparence légère, ce texte s’apparente à un conte philosophique. Est-ce vraiment cela ?

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Par la voix d’un vieil homme, ami du gardien du phare qui ne sort jamais de « sa tour d’ivoire », on va entendre le vivre ensemble, sur ce coin de territoire entouré d’eau, on va entendre la surprise de la disparition des chats, les relations de voisinage.

On va être amené à comprendre qu’un monde où le langage se manipule pour modifier le mode de pensée est un monde dangereux, bien que l’on soit interrogé par la crédulité de certains.

Peut-on continuer de croire ce en quoi on a toujours cru lorsque l’on instille le doute sur un socle de pensée que l’on croyait gravée dans le marbre ?

 L'homme qui n'aimait plus les chats - Isabelle Aupy - Babelio

C’est une histoire qui nous parle de solidarité, d’amitié, de liberté, celle de gens qui vivent isolés sur ce caillou au large du continent et qui n’imaginent pas que leur vie puisse être ainsi bousculée.

Thomas, le gardien de phare dit qu’il faut appeler un chat, un chat. Un mot à la place d’un autre et toutes les idées sont perturbées.

Le récit à la suite de la disparition des chats prend des airs de parabole et nous rappelle, « Matin Brun » de Franck Pavloff.

« L’homme qui n’aimait plus les chats »  n’est-il pas un possible, un autrement ?

 

                           Michèle Pouget