Daniel Lin était occupé à mettre
de l’ordre dans les papiers de ses amis. Mais son esprit était visiblement
ailleurs. Un peu plus loin, sous une table, O’Malley et Ufo
faisaient un sort à un pâté de faisan en gelée après s’être abondamment disputés. Ils avaient dérobé ce délice à Deanna Shirley lors d’une collation destinée à réconforter toute l’équipe qui avait œuvré en Afrique. Dodgson venait tout juste d’être renvoyé à son année d’origine. Mais il restait Alice. Où était-elle présentement ?
faisaient un sort à un pâté de faisan en gelée après s’être abondamment disputés. Ils avaient dérobé ce délice à Deanna Shirley lors d’une collation destinée à réconforter toute l’équipe qui avait œuvré en Afrique. Dodgson venait tout juste d’être renvoyé à son année d’origine. Mais il restait Alice. Où était-elle présentement ?
Or, tandis que le Superviseur
classait le courrier, il captait des pensées confuses de détresse. Ce n’était
là ni la manifestation d’un sixième sens ni une banale intuition. Les
connexions du Ying Lung s’étaient reconstituées dès l’arrivée à Venise et le
réseau d’inter relations entre tous les protagonistes de cette histoire lui
permettait de localiser les moindres manifestations cognitives de tous les
êtres peuplant ce 1888 désormais davantage conforme aux schèmes prévus par Le
Superviseur général. Ainsi, il sut qui se désespérait, qui était en danger.
Laissant là sa tâche ingrate, il
partit en disant simplement à ses amis :
- Je dois venir en aide à
quelqu’un, c’est urgent.
Lorenza se contenta de
répliquer :
- Votre vocation de
saint-bernard reprend le dessus.
- Non, ici, celui de
terre-neuve.
Saturnin, qui avait tout
entendu, s’en mêla :
- C’est sans doute en rapport
avec l’eau, fit le vieil homme. Je crois ces chiens réputés porter secours aux
personnes en train de se noyer.
- Tout à fait. Ciao, tous ;
à tantôt.
Secourir cette âme en perdition
était pour Daniel Lin une manière de parachever la remise en place de cette
normalité potentielle et non cette chronoligne comme le croyait la majorité de
ses compagnons.
Comme par miracle, Dan El se
retrouva au pont de l’Accademia qui
enjambait le Grand Canal et permettait de rejoindre le célèbre musée abritant,
entre autres trésors, la Tempête de
Giorgione.
Vêpres venaient de sonner aux différents clochers du quartier. Pourtant, les ruelles étaient désertes. On entendait, à quelques distances, résonner les cloches de l’église San Trovἀso
consacrée aux martyrs Gervais et Protais.
Une jeune fille, la mise en désordre et toute échevelée, avait déjà passé le parapet et s’apprêtait à commettre le geste fatal. Son visage blême dénonçait sa grande détresse. Un cri mental parvint à l’adolescente juste une attoseconde avant qu’elle ne chutât. Ce fut alors comme une épiphanie. A son corps défendant, Daniel venait de jouer un numéro christique. Il pensa :
Vêpres venaient de sonner aux différents clochers du quartier. Pourtant, les ruelles étaient désertes. On entendait, à quelques distances, résonner les cloches de l’église San Trovἀso
consacrée aux martyrs Gervais et Protais.
Une jeune fille, la mise en désordre et toute échevelée, avait déjà passé le parapet et s’apprêtait à commettre le geste fatal. Son visage blême dénonçait sa grande détresse. Un cri mental parvint à l’adolescente juste une attoseconde avant qu’elle ne chutât. Ce fut alors comme une épiphanie. A son corps défendant, Daniel venait de jouer un numéro christique. Il pensa :
« J’ai l’impression d’être
dans la peau d’un de ces acteurs de biopics bibliques édifiants du style La plus grande histoire jamais contée. Trêve
de plaisanterie, sauver mademoiselle Alice Liddell du suicide ne suffit pas. Il
lui faut maintenant rejoindre Charles Dodgson. ».
Alice n’avait pas du tout
réalisé ce qui venait de lui arriver. Ç’avait été comme une voix dans sa tête,
non pas impérieuse mais douce et persuasive, la convaincant de ne point en
finir, son heure n’étant point encore venue de rejoindre l’outre-monde.
La scène s’était figée une
infime fraction de temps que seule une horloge atomique aurait pu précisément
mesurer. Une puissante force invisible la ramena alors sur le parapet et les
lois de la physique s’en trouvèrent démenties. Daniel venait de déstructurer la
force gravitationnelle, de la stopper avant de rattraper in extremis la jeune
fille. Heureusement, il n’y avait aucun témoin à cette impossibilité logique.
Il connaissait le danger de cette action susceptible d’engendrer tout un tas de
paradoxes avec, à terme, un micro trou noir local qui, alors, aurait fini par
absorber tout le pont et ses alentours. Puis, il aurait fallu au Ying Lung
récupérer l’information piégée en cours de résurgence au sein d’un trou blanc,
frère opposé du trou noir.
« Merci, Albert »,
murmura le Préservateur à l’adresse d’Einstein, invisible, et pour cause,
puisque, présentement, il était l’hôte de l’Agartha.
Lorsqu’elle aperçut son sauveur,
Alice hésita entre deux réactions. Soit elle avait affaire à un ange
protecteur, soit à une Entité divine dépassant toutes les explications
chrétiennes.
Elle ne sut si elle devait
remercier l’inconnu. Ses lèvres amorcèrent un thank you very much et dans sa tête une voix lui répondit :
-Tu es pardonnée… depuis
toujours… Va en paix…
Un orbe d’une énergie pure et
brillante comme des milliards de soleils l’enroba et mademoiselle Liddell, sa
mémoire réparée, regagna instantanément l’année 1865 et le parc de la propriété
de ses parents. Rien de fâcheux ne lui était arrivé et ne lui arriverait
désormais.
*****
A l’instant même où ces
événements se déroulaient, sir Charles qui s’était assoupi sur un sofa garni de
nombreux coussins, fut la proie d’un mauvais songe. Il se rêva en un espace
clos délimité par des milliers de miroirs qui, créant un effet d’abyme,
donnaient l’impression qu’une infinité d’alter ego du mathématicien se
retrouvaient avec lui, confinés dans le même lieu tout en agissant de manière
autonome. C’était comme une chambre noire obturée mais une chambre noire de
verre. De chacune des glaces, des fumeroles noires en forme de tentacules
sourdaient vers l’extérieur et s’en venaient rôder autour de l’endormi. Peu à
peu, elles l’enserraient, l’empêchant de faire le moindre geste, leur objectif
étant de l’aspirer et de le ramener en outre-lieu d’où il provenait.
Merritt se réveilla en sursaut,
son échine glacée par une sueur malsaine. Lorsqu’il aperçut un succédané de
commode Boulle reconvertie en coiffeuse, donc surmontée d’un miroir sphérique,
ses yeux s’écarquillèrent sous une peur irrépressible. Comme pris de frénésie,
il se saisit de sa canne épée et brisa sauvagement la glace coupable. Alors,
les éclats se répandirent sur le carrelage et il sembla à Sir Charles que, de
chacun d’eux, émergeait une onde destinée à l’emprisonner et à l’aspirer pour
retourner de l’autre côté. Il se vit déjà éclaté, écartelé, des fragments
déchiquetés de sa personne, des tesselles de camaïeu se gobergeant de chacun
des débris de son corps mutilé et éparpillé sur le sol froid.
L’étoffe de son Macfarlane
commençait à céder, de même le talon de sa chaussure gauche se décomposait et
se déclouait alors que Merritt sentait l’onde l’effleurer tout en le
déstructurant peu à peu. Le phénomène rappelait à la fois les effets d’un super
aimant et d’une soufflerie colossale.
Le scientifique dévoyé se crut
perdu lorsqu’une énergie contraire à celle émanant des bris de glace se
manifesta enfin dans le lounge. Un
serpent lumineux non orangé mais fait de ténèbres restitua l’intégrité du
mathématicien tout en annihilant l’énergie noire provenant des débris du miroir
fautif. Qu’était-ce ? Il ne pouvait s’agir de Dan El sous sa vraie
apparence. Cette onde était son contraire, sa symétrie sombre qu’il avait crue
domestiquée après sa victoire contre Fu le Suprême, et, plus tard, contre son
propre jumeau inversé dans la forteresse de Maria de Fonseca. Cette victoire
n’avait donc été qu’une demi-victoire et il n’en n’avait même pas conscience
puisqu’il s’agissait de sa partie rebelle qui se refusait à toute obéissance. Voilà
ce qu’il en coûtait à jouer trop longtemps à être un et multiple à la fois.
Daniel Lin, en sauvant Dodgson
et Alice avait négligé l’élément Merritt. Il avait fait abstraction du voyage
de Tellier de l’autre côté du miroir. Il s’était moqué de ce qui, pour lui,
coulait de source : l’effacement automatique du mathématicien ou plutôt sa
réintégration dans l’infra-mondes. Tout cela était bien la preuve de son jeune
âge, du fait qu’il était encore en rodage comme l’avait si bien dit Spénéloss.
A El avait sauvé Merritt, l’homme constitué d’information négative, aventuré
dans un de ces mondes positifs depuis 1865. L’aspect serpentiforme de l’entité,
évocatrice du péché originel, suscita en Sir Charles des spéculations qui
l’incitèrent à questionner l’Être sans que, toutefois, il attendît de sa part
la moindre explication.
- Es-tu le diable ?
- Ce concept est trop réducteur
pour me définir.
Le mathématicien fut frappé par
le timbre de cette voix grêle, manifestement immature. Une vision horrifique et
fugace s’imposa à l’imagination du scientifique. Il crut en une âme fœtale
surgie des limbes, mieux, à une de ces momies de fœtus pharaoniques,
emmaillotée dans des linges moisis. C’était là une prémonition de sa vie
postérieure lorsqu’il explorerait la nécropole de la pyramide d’Ogo de Texcoco.
[1]
- Pour quelle raison m’as-tu
sauvé ?
- Pour m’amuser, par jeu.
- Si ta nature est semblable à
la mienne, si tu es le Mal tout comme moi, n’est-il pas absurde que ce dernier
se montre altruiste et porte secours à un de ses séides ?
- Non, tout au contraire, c’est
logique.
- Tu es alors bien celui que je
cherchais, A El…
- Comment connais-tu mon
nom ?
- Lorsque j’ai interrogé Alice,
ton nom est revenu comme une litanie dans ses réponses.
- As-tu conscience qu’en ce
monde tu es un parasite ? Mieux, une aberration ? Tu aurais dû te
désintégrer dès ta sortie du miroir. Mais voilà, je ne l’ai pas voulu.
- Est-ce à dire que tu me
protèges depuis tantôt vingt-trois ans ?
- Tout de même pas. Je n’en ai
pas fini avec toi. Tu me divertis.
- J’ai eu le temps de fréquenter
Galeazzo, puis de lui succéder et d’échafauder tout mon empire du crime.
- Je sais cela. Mais tu n’es
qu’une ombre dans une partie qui transcende à la fois le temps, l’espace et les
Univers.
- Je ne crois pas à ton pouvoir
démiurgique. Tu me sembles trop jeune.
- A mon aune, les humains vivent
moins qu’un battement de paupière. Je transcende le temps et toute la Création.
- Hem, toussota Merritt. Es-tu
le frère rebelle ? Es-tu Seth qui tua Osiris ?
- Encore ces schémas réducteurs.
Tes propos ne me blessent pas cependant. J’ai effectivement rompu avec mon
supposé frère des étoiles. Je me suis sacrifié autrefois lorsqu’il dut dompter
l’infra sombre. Mais tout cela est fini. C’est lui qui a tort, qui se trompe.
Il va en payer les conséquences… bientôt, très bientôt. Pour arriver à lui
faire comprendre son erreur, je dois feindre la soumission, un peu, juste
encore un peu… une femto seconde…
- Madame de Saint-Aubain repose
dans la pièce contiguë. Ressent-elle ta présence ?
- Nullement. Elle n’est qu’un
médiocre instrument. Je la laisse agir, ruminer ses plans de vengeance car elle
est un outil qui va être abandonné. Je sais pertinemment que Daniel Lin Wu la
vaincra. C’est là aussi mon objectif. Je prépare mieux, beaucoup mieux. La plus
grande singularité dans ce monde reconstitué, c’est sa petite personne. Je
laisse à Daniel le soin d’en finir avec elle de la façon qui lui semblera la
plus appropriée. Toi, tu es plus intéressant. Alors, je vais te donner un
conseil. Défies-toi de tous les miroirs, préserve-toi d’eux. Lorsque tu rentreras
à Londres, remplace-les intégralement par des glaces sans tain.
Merritt comprit et frissonna.
- Ce sera fait. Mais ton
insistance au sujet des miroirs me fait songer à une vieille légende. As-tu
connu un stade antérieur de ta vie où les vieilles superstitions archaïques
assimilèrent les êtres comme toi à des goules, lamies ou vampires ?
- Tu comprends vite. Mais j’ai
toujours possédé un reflet.
- Kulm… qu’est-il devenu ?
- Kulm ou plus exactement le
colonel Kraksis… un ennemi de mon frère… toujours anéanti, toujours tué et
pourtant toujours là… aussi collant qu’une mouche sur du miel. Le calmaroïde
aux quinze milliards de morts au sein du Pantransmultivers… je suis responsable
de son évaporation, non, de sa réintégration en une vaste boucle temporelle qui
défie et transcende des époques disparates de l’histoire humaine et galactique.
Présentement, il a rejoint la cuve dans laquelle son exemplaire, je ne sais
plus lequel, s’est reconstitué, un clone quoi. J’ai poussé la perversité
jusqu’à le réintégrer dans sa matrice quelques fractions de temps avant que
l’alerte pourpre ne retentisse dans la base où il dormait. Sa planète, Gentus,
allait, une fois encore, être détruite, basculer d’un segment de temps à
l’autre, d’une chronoligne à l’autre, tout cela parce que Daniel Lin trouve que
les indigènes de cette fichue planète se doivent être des orangs lords
améliorés et non des calmars ! Bientôt, ce bientôt étant une façon de
parler et n’ayant aucune valeur pour moi dont l’existence se mesure à l’aune
des multivers, du Big bang au Big Crunch,
l’exemplaire numéro 718921²³¹ environ voguera dans un astronef de secours qui se posera sur Terra, dans un passé suffisamment proche pour qu’une civilisation dotée de l’écriture ait émergé. Il y rencontrera un de mes instruments.
l’exemplaire numéro 718921²³¹ environ voguera dans un astronef de secours qui se posera sur Terra, dans un passé suffisamment proche pour qu’une civilisation dotée de l’écriture ait émergé. Il y rencontrera un de mes instruments.
- Quant à moi, faut-il que je
quitte Venise immédiatement ?
- Bien sûr. Aurore-Marie doit
suivre son destin. Elle va affronter le Prodige de la Galaxie, ricana A El. Je
lui souhaite bien du plaisir. Ah… un détail. Prends bien soin de Taïaut. Il
fait partie de mes plans.
- Je vois… Tu sais beaucoup de
choses me concernant.
- Je sais tout de toi, petite
vie.
Sur ces mots méprisants, le
serpent obscur et pourtant surbrillant s’évanouit, laissant coi Sir Charles
Merritt. Ce dernier allait fournir à la baronne de Lacroix-Laval une
explication oiseuse à sa décision de partir sans lui avoir rendu le Codex. A
quoi bon puisque, apparemment, ses jours étaient comptés ?
*****
L’homme courait, éperdu, le
souffle court, dans un réseau de galeries voussées dont les détours rappelaient
les catacombes de Rome et les Fontanelles de Naples. C’était une succession de
niches encombrées de dépouilles monacales, plus ou moins démantibulées par les
siècles, une suite de vanités sculptées en bas-relief, appuyant la
signification de cet ossuaire. La seule issue du labyrinthe était la mort.
Le fugitif, revêtu d’une chemise
ample à manches et à col de dentelles déchirée, des hauts-de-chausse longs
garnis de crevés de couleur cramoisi, arborait une chevelure sale et abondante,
dont les mèches longues retombaient en désordre sur ses épaules. Que
fuyait-il ? Il ne savait trop qui. Il s’était réveillé en cette catacombe
il y avait peu. Mais son instinct lui disait que le danger était partout et
qu’il lui fallait trouver une issue de secours. Il savait que quelque chose le
poursuivait, quelque chose de véritablement innommable et terrifiant. Derrière
lui, à environ dix toises, il entendait le souffle de la créature, un
grincement mécanique, comme des rouages en action. Quelques détours qu’il prît,
il ne parvenait pas à semer la chose.
Il avait entraperçu,
fugitivement, plusieurs ombres difformes au commencement de cette course sans
trêve ni but si ce n’était préserver son existence. Certes, il se rappelait son
arrestation imprévue lorsque les alguazils mandatés par le pouvoir
ecclésiastique s’étaient saisis de sa personne. Que lui reprochait-on ? Le
propre de la procédure judiciaire en ce temps et en ce lieu était qu’elle
demeurât secrète, qu’il fallait conséquemment que le prévenu ignorât ce que lui
voulait au juste la Santa Hermandad. Avait-il
proféré quelque imprudent propos ? S’était-il montré téméraire ?
Avait-il accordé sa protection, même temporaire, à un de ces Morisques ou de
ces conversos réprouvés par l’Eglise
et Sa Majesté très Catholique ? Les boyaux succédaient aux boyaux, tous
semblables à ses yeux.
Le fuyard avait l’impression de
repasser toujours au même endroit. Les grincements se rapprochaient et,
désormais, le sentiment qui dominait chez le pourchassé était que sa dernière
heure arrivait. Il eût préféré une condamnation à mort en due forme une fois
remis aux mains du bras séculier. Alors, il aurait eu le choix entre le bûcher
et le garrot. Il aurait choisi ce dernier, plus prompt.
Dorénavant, la chose impitoyable
dont le seul objectif était d’exécuter les fugitifs s’était démultipliée dans
le labyrinthe. Un air vicié était brassé par le déplacement des différentes
créatures courant sur les traces du sacrifié. Quelque couloir qu’il prît pour
essayer de semer les exécuteurs, le condamné s’attendait à se retrouver face à
l’un d’entre eux. Fait absurde, il finit par déboucher en un carrefour de forme
hexagonale auquel aboutissaient autant d’issues qu’il comportait de côtés. S’il
se fût agi des célèbres termitières de la planète Sestriss dans lesquelles le
commandant Fermat faillit périr, le lecteur se serait attendu au surgissement
de termitoïdes soldats blanchâtres et disproportionnés dont les mandibules
auraient déchiqueté leur proie.
Mais présentement, en ce début
du XVIIe siècle, ce furent, certes, des crissements assourdissants qui
envahirent le carrefour et précédèrent l’arrivée des monstres mais, au profit
de la révélation de leur nature d’androïdes. A première vue, il s’agissait de
Dominicains, mais les visages de bois à la peinture écaillée trahissaient leur
nature artificielle. La partie ventrale de leur froc s’agrémentait d’un éperon
en acier forgé. Ces moines mesuraient sept pieds environ et le rostre qui leur
servait d’arme deux pieds. Non content de voir les cinq bourreaux face à lui,
le fugitif frissonna lorsque le souffle frais provenant de l’avancée dans son
dos du sixième hermano mécanique
frôla sa nuque. Il se retrouva encerclé au milieu de l’hexagone dont la voûte
en forme de coupole comportait à son sommet un oculus qui permettait au grand inquisiteur de suivre la fin de la
chasse.
Le malheureux subit six fois
l’empalement…
A suivre...
******