samedi 5 décembre 2009

Deux poèmes d'Aurore-Marie de Saint-Aubain.

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Homo fossilis princeps.
En l'allée d'hélianthèmes sortant du syssition
Le Lacédémonien parlait à son disciple.
Les parfums fructifères exhalant par millions
Leurs divines fragrances enivrant les corps souples
Troublaient le fin esprit du Sage éphore
Dont le discours vaticinant en son herméneutique
Intrigua l'éphèbe d'or marchant près du portique
Alors que le hibou de bronze luisait comme phosphore!

Il discourut du Fils consubstantiel au Père,
De concepts inconnus des païens et de l'ecceité.
Prescience du Christ Pantocrator, nouvelle déité
Inaccessible aux Grecs, aux vieux hyracothères.
En hecatombéon, les fiers hécatonchires
Du grand poëte Hugo flattant toute la lyre,
De par Hécatompylon nonobstant mon ego
Ces myrmides alopèces s'en furent du Mont Bego!

Homo Faber, écoute le cri de l'anthropopithèque!
Homo sapiens fossilis, vois donc en la pinacothèque
L'improbable restitution par l'art du lithographe
Des vénérables os et crânes exhumés çà et là
Par Boucher, par Cuvier à l'aide du stratigraphe!
Homme primitif en l'animalité qui veut donner le la
Anthrope dégénéré vêtu de peaux de bêtes
Prognathe Homme-simien à la hideuse tête!

Crypto sylve originelle supposée par Buffon
D'où émergea le Sage il y a jà longtemps
Entraîné en péché par la chute de l'ange
Du porteur de lumière trompé par le bouffon
Echut dans la forêt hostile, en la sauvage fange
Luttant lors pour la vie, se souvenant du temps
De l'Eden perdu et du fleuve de miel où pacifiquement
L'Homme parlait aux bêtes sans crainte aucunement!

Aurore-Marie de Saint-Aubain : Le cénotaphe théogonique (1879)

http://leclisse.files.wordpress.com/2009/07/mary1.jpg

Le sonnet de Daphné


Daphné en son jardin lissait ses longues boucles
De ses blancs doigts d'albâtre aux bagues d'escarboucle.
Elle humait en la fleur du printemps le parfum enivrant.
Lové sur ses petons, son chat tout ronronnant.

Daphné, mutine, cheminait en l'allée de son pas compassé,
Quêtant la rose nouvelle, les floraisons passées.
Ecoutant tant l'abeille que le merle moqueur,
Ses cheveux d'or brillant aux rayons du bonheur.

Le friselis de ses jupons troublait le damoiseau,
Suscitant en son cœur des émois sensuels
Tels les roucoulement de mon ami l'oiseau.

Mais Daphné minaudait, se sachant la plus belle.
Faisant fi du jeune homme, elle saisit la truelle

Lutinant, jardinant, façonnant le mortier de la terre nouvelle!



Anna Consuela de Virelade (1883-1921), épigone d'Aurore-Marie de Saint-Aubain

http://media.tumblr.com/tumblr_kr6fw5nZ741qzcham.jpg


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