LE SOLEIL EST AVEUGLE, de Curzio Malaparte
Par Roger Colozzi.
En guise d’avant-propos
"Encore un livre sur la guerre !", allez-vous soupirer. Certes, mais alors écrit par un homme, journaliste et romancier italien (1898-1957), qui en a vécu deux. Mieux : qui y a combattu, y a été blessé. Un homme pour qui le cri de guerre aurait pu être : "guerre à la guerre !"
Une guerre faite ici sur des versants frontaliers des Alpes par des Français, mais surtout par des soldats italiens "poussés dans le dos" au combat, contre un pays, la France, déjà bien meurtrie, "à genoux" devant les armées occupantes de l’Allemagne nazie.
Une guerre quasiment fratricide (une de plus, et ce sont les pires...) entre deux populations alpines aux mêmes styles de vie, mêmes mœurs, interpénétrées par des modes de vie quasi-identiques, dans de coutumières et réciproques traditions et échanges laborieux, sans esprit de séparatisme, de frontières.
Une guerre, encore, stupide au sens tragique de son inutilité, quand l’auteur n’hésite pas à affirmer : "...il est plus immoral de gagner que de perdre une guerre." Et surtout pas honte aux vaincus !
Une guerre sans espoir, sous l’astre de vie, le Soleil, indifférent semble-t-il, impassible ("muet spectateur"), AVEUGLE aux souffrances de l’humanité.
Et tout esprit de vengeance ravalé, d’un bord comme de l’autre, laissez-vous gagner par la poésie des couleurs des Alpes, même et surtout accentuées par le froid des montagnes, ultime linceul des combattants alpins des deux bords ; deux clans pour lesquels nous ne manquerons pas de conclure : "Ni vainqueurs, ni vaincus !"
Absurdité de la guerre, des guerres.
Bonne lecture et... à bientôt !
R. Colozzi
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