Café
littéraire : La Servante écarlate de Margaret Atwood par Christian Jannone.
Introduction au roman
publié pour la première fois en 1985 sous le titre original The
Handmaid's Tale. Il a été traduit en français en 1987.
Margaret Atwood
est une
romancière, poétesse et critique littéraire canadienne née à Ottawa en Ontario
le 18 novembre 1939. Elle a passé son enfance entre les forêts du Nord du
Québec, Sault Ste. Marie, Ottawa et Toronto. Elle a commencé sa carrière
littéraire à l’âge de 16 ans. Elle a étudié au collège Victoria à l’université
de Toronto puis à Harvard. Elle a effectué une brillante carrière
universitaire, enseignant, entre autres à Montréal, Toronto et New York. Elle a
abordé divers genres de fictions. Son œuvre se compose d'une quinzaine de
romans, de nouvelles, de recueils de poèmes et d'essais. Citons, par exemple,
la trilogie romanesque Le Dernier Homme
et Captive. La première œuvre citée,
dont le premier volet date de 2003, se rattache à la science-fiction, bien que
l’écrivaine préfère parler à son sujet de « fiction spéculative ». La
seconde, écrite en 1996, est un roman historique basé sur un fait divers
survenu au Canada en 1859. Tout comme La
Servante écarlate, Captive a été
récemment adapté à la télévision. Quant au succès de l’adaptation en série de The Handmaid's Tale (trois saisons, la
diffusion de la troisième en France est prévue prochainement), elle a conduit
Margaret Atwood à écrire une suite, qui paraîtra cette année. Ses prises de
position sur #MeToo ont suscité la controverse, controverse explicable par les
thèmes et scènes saisissantes que contient La
Servante écarlate.
La
Servante écarlate est un roman découpé en quinze parties ou
chapitres auxquels un titre a été attribué (le mot Nuit l’est sept fois), chapitres eux-mêmes subdivisés en un nombre
variable de sous-chapitres (jusqu’à quarante-six). Le tout est suivi de Notes historiques et d’une postface de la romancière, rédigée postérieurement
à l’édition originelle du livre, car ajoutée en 2012.
L’œuvre est narrée en majorité au présent, à la première personne, mais
comporte des retours en arrière, des évocations à l’imparfait. La narratrice
est le personnage clef du roman, celui qui soutient tout l’édifice : June,
devenue Defred (dans la version française, Offred dans la version anglaise).
C’est elle, la Servante écarlate donnant son titre à l’ouvrage.
L’action se déroule dans
un monde futur où les Etats-Unis d’Amérique ont cédé la place à la République
de Gilead, Etat totalitaire théocratique, après la prise de pouvoir d’une secte
protestante restaurationniste, Les Fils
de Jacob. Il s’agit-là d’un roman se rattachant en principe au genre de la
dystopie.
Le café littéraire a déjà
abordé en 2016 le genre science-fiction et le sous-genre dystopie (ou utopie
négative) auquel est liée La Servante
écarlate bien que Margaret Atwood conteste cette qualification, lui
préférant celle d’ustopie, mot-valise
ou néologisme croisant utopie et dystopie. Cela sous-tend une lecture hybride
de l’œuvre, où la mise en scène d’un futur négatif se teinterait d’aspects plus
optimistes. Le terme est utilisé entre guillemets par le journal Le Monde dans l’article du 30 septembre
2018 de Martine Delahaye, paru à l’occasion de la reprise de la série télévisée
(sur laquelle je reviendrai dans un prochain article) par la chaîne TF1 Séries.
Christian Jannone.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire