A Alexandre Dumas et Michel
Zévaco.
Mai 1799 : au grand scandale
de la cour, Louis XVI, qui a su éviter la Révolution, a nommé le général
Napoléon Bonaparte
lieutenant-général du Royaume et son héritier présomptif,
tout en rétablissant la connétablie en sa faveur.
Le roi, homme faible, est tombé
depuis 1782 sous la coupe d’un duo redoutable : Philippe duc de Chartres,
devenu duc d’Orléans en 1785
et le comte piémontais Galeazzo di Fabbrini, venu
du futur.
Devenus les maîtres occultes du royaume de France, ils sont parvenus
à imposer à Louis XVI de casser la loi salique en prouvant la légitimité de
Napoléon comme descendant de Pharamond et Clodion le chevelu,
souches de la
dynastie mérovingienne. Prétextant la santé fragile du dauphin Louis, privé de
ses droits à la couronne, ils l’ont fait exiler en Angleterre avec sa sœur et
ses oncles Provence et Artois, irréductibles opposants à la nouvelle donne.
De plus, d’étonnantes armes
d’avant-garde (mitrailleuses, canons lourds, revolver, fusils à répétition,
cuirassés, dirigeables et submersibles) adoptées par les armées royales grâce à
l’action du comte di Fabbrini, ont permis d’asseoir en peu d’années la
suprématie continentale de la France au détriment de l’Angleterre, de la Prusse
et de l’Autriche. Disposant ainsi d’une technologie en avance de plus de
soixante ans, maîtrisant la machine à vapeur, la France – entrée de plain-pied
dans la révolution industrielle - est parvenue à conquérir la Belgique,
l’Italie et la Rhénanie. Elle a fait du Portugal et de l’Espagne des monarchies
vassales, n’hésitant pas à mettre la main, à partir de la Floride, sur tout
l’empire colonial espagnol des Amériques, avant de reconquérir le Québec en
1795. Un blocus a fini par ruiner l’économie britannique. Enfin, en 1798 a
commencé la conquête des Indes orientales.
Dès le mois de novembre 1799,
jugeant Louis XVI inapte à régner, le connétable, gravissant la dernière marche
du pouvoir, l’a fait destituer et s’est proclamé roi.
A partir de cette date s’est
mise en place une résistance des légitimistes tandis que le nouveau régime, se
consolidant, achète les consciences de ceux qui auraient dû devenir les grands
révolutionnaires et mourir sous le couperet, les ralliant au royaume
napoléonien. Un système nouveau, plus autoritaire et arbitraire que le
précédent, se met en place…alors que Napoléon, estimant la couronne royale
insuffisante à son ambition dévorante, songe déjà à l’Empire.
Dans cette France nouvelle,
Galeazzo di Fabbrini joue le rôle d’une éminence grise, d’un conseiller
occulte, préférant imposer des hommes neufs dans les différents ministères, au
grand dam de ceux, aristocrates de tout poil, qui, jusqu’à présent, faisaient
la loi. En accord avec Philippe d’Orléans, il a posté Georges-Jacques Danton à
la justice,
Fouché à l’intérieur, Talleyrand aux affaires extérieures et Carnot
à la guerre. Ces hommes nouveaux, stipendiés par le pouvoir, ont révélé leur
efficacité dans les réseaux de propagande mis en place par Galeazzo di Fabbrini
pour consolider la position de Napoléon. Abandonnant Versailles, trop
dispendieux, trop distant, Napoléon se rapproche du peuple qu’il sait
capricieux en installant le gouvernement à Paris, aux Tuileries.
Cependant, les velléités de
pouvoir du duc d’Orléans le rendant dangereux, Napoléon se voit contraint de s’en
débarrasser avec l’aval de Galeazzo. Accusé de conspiration, celui qui aurait
dû être surnommé Philippe Egalité est arrêté et emprisonné au château de
Vincennes. Jugé par un tribunal militaire, il est condamné à mort et fusillé le
15 décembre 1799.
Ayant neutralisé son aîné
Joseph – jugé incompétent et buté – et le plus intelligent de ses frères cadets
Lucien en les nommant tous deux ambassadeurs en Russie et aux Etats-Unis,
Napoléon instaure un système bicaméral faussement représentatif, dévoyant les
idées des Lumières.
Au commencent de l’année 1800,
aucune opposition crédible ne paraît en mesure de menacer le nouveau monarque
qui se considère comme l’héritier direct de Clovis.
A suivre...
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