Lise
revenait de sa séance de poney au manège de la propriété de Lacroix-Laval. Elle
arborait une robe d’amazone vert feuille à brandebourgs. Elle avait bichonné sa
monture en lui offrant dans sa mangeoire des fanes de carottes. Arthur l’en
remerciait en la caressant de sa crinière. La fillette était enfin guérie de
son mauvais rhume. Alors qu’elle flattait la croupe de l’animal qui poursuivait
sa dégustation dans son auge où la fillette avait ajouté du picotin d’avoine,
Lise se figea.
« Maman,
maman ? Que veux-tu ? Comment puis-je t’entendre ? Tu es dans ma
tête. »
Elle
savait intuitivement que ces sons ne pouvaient provenir du poitrail du poney,
qu’il ne s’agissait pas de ventriloquie. Pourtant, elle percevait distinctement
les pensées de sa génitrice. Elle s’étonna, mais pas plus que cela, car, en son
âge tendre, le merveilleux côtoyait la prosaïque réalité.
« Où
te trouves-tu, maman ? Pourquoi me parles-tu ainsi ? »
La
voix hésita, puis expliqua, avec une pointe de chaleur inhabituelle chez
Aurore-Marie.
« Un
méchant homme me retient prisonnière bien loin du château de Bonnelles. Tu dois
en informer père, bien qu’il ne puisse pas grand’chose.
-
Un méchant homme, mais comment ?
-
Il est mon ennemi. Il s’oppose à mes projets de rétablissement de la grandeur
de notre chère patrie.
-
Mais maman, tu aurais dû m’amener avec toi au château, cela ne serait pas arrivé.
-
Tu étais trop malade. Ce voyage t’aurait fatiguée au-delà de ce que tu aurais
pu supporter », mentit la baronne.
L’enfant
sentit la réticence de sa mère, mais Aurore-Marie reprit :
« Hâte-toi
de dire ce qui m’est arrivé à ton père. A cette heure, la duchesse, mon
hôtesse, doit commencer à s’inquiéter. Elle fera fouiller la propriété et les
environs de Bonnelles. Si cela ne donne rien, Albin alertera la police. »
Obéissant
à la voix de celle qui l’avait engendrée, Lise de Saint-Aubain quitta le box de
sa monture et, à petits pas pressés, gagna l’allée qui conduisait à l’aire
centrale du château de Lacroix-Laval.
Comment
Aurore-Marie était-elle parvenue à un tel exploit ? Lorsqu’elle s’était
déguisée en Deanna Shirley, elle avait dissimulé la chevalière du Pouvoir dans
le faux talon de sa bottine droite. Le bijou augmentait les facultés psychiques
de celui qui le portait et, une fois laissée seule par le commandant Wu (ce
dernier se doutait bien que son « invitée » ne se départait jamais de
sa bague et qu’elle allait s’en servir ; bien qu’il eût constaté qu’elle
n’avait pas glissé la bague à son doigt, il savait qu’elle en ferait usage dès
qu’il aurait le dos tourné : cela l’arrangeait car il ne désirait pas
s’encombrer indéfiniment de la baronne ayant déjà anticipé son prochain
affrontement avec la Grande Prêtresse des Tétra-épiphanes à Venise ; ce ne
serait que là-bas qu’il lui ôterait les griffes), elle l’enchâssa afin de
communiquer avec celle qui était la plus proche d’elle.
Cependant,
ce n’était pas Lise en tant que fille du sang de la poétesse qui captait son
message, mais l’alter ego parthénogénétique venu au jour le 1er mai
1881. Pour la raison dévoyée d’Aurore-Marie, Lise n’était que la principale
hypostase de son culte, mais dans son souci de se sortir de cette prison, elle
en oubliait les autres doubles qui eux aussi étaient à même de percevoir une
partie de l’appel. Dès le début, Albin avait été triste de constater le manque
d’instinct maternel de son épouse vis-à-vis de Lise. Toutefois, au fil des mois
et des années, celui-ci frémissait et Aurore-Marie était capable d’éprouver un
attachement sincère pour la fillette.
Loin
de là, mais simultanément, un garçonnet exactement du même âge que Lise de
Saint-Aubain, qui, profitant du printemps avancé, avait quitté l’antique
château auvergnat de Sarcenat où il demeurait afin, en esprit curieux, d’aller
observer la nature, entendit cette voix féminine intérieure appeler à l’aide.
Fort
pieux, l’enfant, qui se dénommait Pierre d’une stature plus grande que son âge,
mince, le visage allongé, les yeux vifs et curieux, crut avoir affaire à la
Vierge. Troublé, il tomba à genoux et récita trois Ave. Le phénomène
cessa, immédiatement, et tout penaud, car croyant avoir commis une faute,
Pierre s’en revint chez lui. Il garderait longtemps le souvenir de cet
incident.
Plus
incongrûment, une autre personne entendit le message à un moment des plus
inopportuns. Tandis que son illustre client
lui faisait des poutous partout et
des guili-guili, DS De B de B, un peu pompette, crut être la victime d’une
illusion. Un éclair de lucidité lui fit penser à un tour de Daniel Lin, mais
elle ne pouvait s’y tromper : elle avait reconnu la voix d’Aurore-Marie.
Elle jeta une insulte :
« Bloody
whore ! Holy shit ! »
Et
l’autre de répliquer :
« Shocking !
-
Votre Altesse, ce n’est pas à vous que je m’adressais… »
****************
Alphonsine
n’avait pas trouvé Aurore-Marie dans sa chambre afin de lui porter sa tisane du
matin. Victurnienne de Rochechouart de Mortemart s’était aussitôt enquise de
son invitée, mobilisant la plus grande partie de sa domesticité. Elle fit
fouiller de fond en comble tous les bâtiments, puis, après avoir reçu le coup
de fil de l’époux (donné de l’hôtel particulier lyonnais de l’avenue des
Ponts), elle se résolut à faire appel à la gendarmerie tout en étendant les
recherches au parc et au bois alentours.
Comment
Albin de Saint-Aubain avait-il fini par croire aux paroles de sa fille de sept
ans ? Dans un premier mouvement, cet homme si posé avait cru que la fillette
affabulait, comme tous les enfants de son âge. Puis il réfléchit au fait que
jamais Lise n’avait menti. La petite était d’une honnêteté et d’une probité
rares. Ce fut pourquoi il choisit de croire en son récit, aussi alambiqué et
naïf qu’il parût. Lacroix-Laval ne disposait pas du téléphone au contraire de
l’immeuble lyonnais.
Albin
prit ses dispositions. Férue de nouveauté, la duchesse d’Uzès disposait à
Bonnelles d’un combiné mural dernier cri dans lequel elle était contrainte de
hurler dans le cornet acoustique qui transmettait des voix déformées et
nasillardes, propres à surprendre quelques années plus tard un Marcel Proust et
à produire un trait d’humour de la part de Noël-Noël dans un feuilleton
uchronique oublié intitulé Le Voyageur des siècles.
Les
inconvénients et les imperfections acoustiques de l’invention de Graham Bell
étaient multiples : le son y avait pour défaut soit d’aller et venir, soit
de se réverbérer, soit enfin d’être transmis d’une manière discontinue comme
des mots en pointillés. Il était donc nécessaire aux interlocuteurs de répéter
leurs phrases plusieurs fois, d’en articuler distinctement le moindre terme
afin de bien se faire comprendre. Il était vivement conseillé aux Bourguignons,
aux Auvergnats et aux Marseillais de ne point utiliser cet appareil.
Par
précaution, le baron consort envoya également un télégramme et un pli express
au Havre où Barbenzingue s’occupait des ultimes préparatifs avant
l’appareillage imminent du Bellérophon noir. Les tests de plongée et de retour
à la surface s’étaient déroulés avec succès. De Boieldieu avait donné de sa
personne en essayant deux scaphandres.
Victurnienne
avait beau faire ratisser le moindre boqueteau ou le plus petit fourré, elle
envisageait déjà de draguer les deux étangs de sa propriété. Toute la
valetaille était sur les dents, du majordome à la dernière des souillons (dont
Carette déguisé). Elle fit sonder les murs, à la recherche de cachettes qui
auraient pu servir à un prêtre réfractaire près d’un siècle auparavant, d’huis dérobés,
d’alcôves oubliées, d’escaliers secrets. Même les caves les plus enfouies
firent l’objet d’une fouille minutieuse, tout cela en vain. Les seules
trouvailles consistèrent en une momie de chat emmuré près de la crémaillère
d’une vieille cheminée du deuxième étage de l’aile ouest, des squelettes de
corbeaux et de freux, un vieux jeu de chemin de fer oublié par son fils défunt
et une cocarde blanche d’un carliste de 1830.
Alors
que le désespoir grandissait en elle, Victurnienne fut assaillie par une étrange
voix à la tonalité masculine venue de l’éther luminifère, c’est-à-dire en
langage actuel de l’espace. Daniel Lin avait jugé qu’il était temps de rassurer
la bonne duchesse.
« Madame
d’Uzès, votre amie est entre mes mains. Nul mal ne lui a été fait. Elle a pu se
sustenter d’une aile de poulet et d’un blanc-manger (ce dessert crémeux avait
été dérobé de justesse à la voracité d’Ufo).
-
Mais…qui…qui êtes-vous ? bégaya Victurnienne. Comment puis-je entendre
votre voix ?
-
Je communique mentalement avec vous. Mon nom importe peu. Madame la baronne de
Lacroix-Laval s’est mise sur mon chemin. J’ai dû lui donner une petite leçon.
Elle vous reviendra bientôt saine et sauve sans que vous me versiez rançon.
-
Mais enfin, je ne comprends mie ! Où se trouve-t-elle présentement ?
-
Assez loin de chez vous.
-
C’est-à-dire ?
-
Hors de France, Madame.
-
Ah ! Vous êtes un espion de Bismarck ! Ma pauvre et tendre
Aurore-Marie aurait-elle déjà rejoint la frontière allemande, atteint
l’Alsace ?
-
Point du tout. Elle flotte actuellement dans l’éther en ma compagnie.
J’oubliais celle de mon chat.
-
Ah, mon Dieu ! Et son allergie ? Vous la mettez en danger de mort,
monsieur !
-
Nullement.
-
Je vais lancer un avis de recherche et mettre en alerte toute la gendarmerie de
France et de Navarre.
-
Si le cœur vous en dit. Mais tous vos efforts sont inutiles. Dès demain, elle
sera chez vous.
Imitant
une série américaine de science-fiction fort célèbre, le commandant Wu articula
ironiquement :
-
Fin de communication. »
Aussitôt,
le silence se fit autour de Victurnienne et dans sa tête. Légèrement ébranlée,
la duchesse éprouva le besoin de reprendre les esprits, mais, forte femme,
après s’être contentée d’avaler un verre de sherry, elle s’enquit de son homme
de confiance et lui ordonna de se rendre à Rambouillet et de parler au
capitaine responsable de la gendarmerie locale.
******************
Port-Saïd,
soir du 15 juin 1888.
Parfaitement
maquillées en bâtiments britanniques, les deux frégates de l’expédition secrète
d’Otto von Bismarck faisaient escale pour ravitaillement avant leur entrée dans
le canal de Suez. Tous les laisser-passer étaient en règle. Erich von Stroheim
était devenu Matthew Farlane, Oscar von Preusse le lieutenant de vaisseau
Andrew Merryweather et Werner von Dehner l’enseigne de vaisseau de première
classe William Dungham. Alban se trouvait fort humilié d’être réduit à un rôle
de cadet : Alexander Millcott.
Une
nouvelle d’importance primordiale vibrait le long du fil qui chante, mettant en
émoi tout le monde civilisé : le Kaiser Frédéric III venait d’expirer le
jour même. Quelle serait la politique étrangère du nouvel Empereur ?
Tandis
que la contrition s’abattait sur l’équipage, le Foreign Office et le Quai
d’Orsay étaient en émoi. Les directives étaient fort claires, explicites :
quel que fût l’événement, et tant qu’on n’aurait pas débarqué sur les côtes
d’Afrique orientale, il fallait feindre l’appartenance à Albion donc, afficher
le moins possible des émotions qui eussent mis la puce à l’oreille aux autorités
britanniques contrôlant le Canal. Ce n’était pas comminatoire, une sorte de
commandement bismarckien imposant la maîtrise de soi, mais des officiers aux
soutiers les plus patriotes, il fallut se soumettre. La capitainerie de
Port-Saïd commissionna un contrôleur pour s’assurer de la conformité des
cargaisons. Les commissaires de bord, jouant le jeu, reçurent le petit équipage
britannique fort civilement. Les armes avaient été habilement camouflées
derrière de fausses cloisons et des doubles fonds sous les lits des cabines.
Les privates dont les fusils à baïonnettes n’impressionnaient aucunement
leurs faux compatriotes, furent dupés. Le moindre détail avait été pensé. Dans
le quartier des officiers, une lithographie de Victoria impératrice des Indes,
trônait en bonne place, remplaçant le portrait de l’Empereur défunt. Rien ne
pouvait faire penser à l’appartenance germanique du moindre matelot ou mousse.
Tout avait été trié, jusqu’aux pipes, tabatières, tabac, cigares, boîtes de
thé, biscuits, vaisselle, linge, médicaments, scalpels, journaux,
photographies, courrier (fausses lettres en anglais), jusqu’au plus
insignifiant objet personnel, afin que transparût la nationalité britannique
des deux frégates. Les véritables possessions des marins avaient rejoint les
armes derrière les cloisons et dans les doubles fonds. Les deux équipages, fort
disciplinés, n’avaient pas discuté. Par excès de zèle, l’officier en second du
Louise de Prusse avait accroché l’Union Jack au-dessus de son lit tandis
que le bosco avait étalé une collection de cartes à jouer représentant tous les
souverains britanniques depuis les Tudor. Quant au cuisinier, il avait mitonné
un plat typique anglais : un rôti avec de la confiture de cerise et des
sandwichs au jambon avec du chutney. Même les fromages (du stilton) et
l’incontournable plum-pudding n’avaient pas été omis. Dans sa barbe, Erich Von
Stroheim marmottait :
« Trop
british pour être vrai. »
Afin
de jouer lui aussi le jeu, Von Stroheim avait laissé négligemment traîner un
numéro de Punch, la célèbre revue satirique où figurait en première page
une caricature de Bismarck.
Il
était inévitable qu’à ce régime, l’inspection du port apposât le cachet et le
visa permettant de poursuivre la traversée.
Il
y eut un ouf de soulagement perceptible lorsque le contrôleur et ses gardes se
retirèrent. Tandis que les deux frégates s’engageaient dans le Canal, les
marins allemands s’empressèrent de retirer quelques objets par trop
britanniques.
On
ne sut comment, mais un passager clandestin était parvenu à se dissimuler à
bord de la vedette de la police du Canal et à s’infiltrer à bord. Quelle ne fut
pas la surprise du réalisateur et comédien américano-autrichien de découvrir
caché dans un canot de sauvetage une espèce de vieux fellah dégingandé, vêtu de
hardes aux effluves puissants, manifestement un illuminé aux cheveux blancs
hirsutes, aux yeux hallucinés, qui répétait sans trêve le mot : Balek !
Balek !
Stroheim,
qui comprenait l’arabe égyptien, conduisit le fou au capitaine du Louise de
Prusse dont le nom fleurait la vieille France car d’origine huguenote : De
La Guillotière.
« Commandant,
avisez un peu ce passager clandestin : il est monté à Port-Saïd.
-
Pourquoi ne le jetez-vous pas par-dessus bord ?
-
Sans doute, mais peut-être faudrait-il d’abord l’interroger.
-
L’interroger ? Nous ne parlons pas arabe ici !
Von
Stroheim sourit fugacement et fit :
-
Je connais quelques mots, suffisamment pour questionner cet intrus.
- Gut,
herr Stroheim.
Le
vieil homme dodelinait de la tête et poursuivait sa litanie :
« Ifriqiya A-El !
Ifriqiya A-El ! Ebliss ! Ebliss ! Balek ! »
Erich
lui posa quelques questions :
-
Qui es-tu, que nous veux-tu ?
-
Effendi, je suis le cheik Walid ! Le diable ! Le diable m’est
apparu ! Il a posé ses griffes au sud, là où vous allez ! Le fantôme
de Saïd Pacha est son allié ! Il commande aux troupes de tous les
revenants, des armées de Pharaon englouties lors du passage de la Mer
Rouge ! Il vient d’enrôler le spectre de Gordon Pacha succombé à
Khartoum ! »
De
ses doigts squelettiques, il égrenait convulsivement un chapelet.
Entendant
cela, Erich préféra hausser les épaules. Il se voulait un esprit fort et ne
croyait pas au surnaturel. Toutefois, il rapporta fidèlement les propos de
l’illuminé à De La Guillotière. Il conclut :
« Herr
Kommandant, ce n’est qu’un pauvre fou inoffensif.
-
Oberst Von Stroheim, nous le débarquerons à la première escale. »
Erich
opina de la tête et se retira avec son prisonnier qui fut enchaîné à fond de
cale. Cependant, il avait reçu comme toute l’équipe de Daniel Lin le message de
ce dernier après les incidents survenus au cœur de l’Afrique noire, auxquels
avaient assisté Lorenza di Fabbrini et le reste de son groupe. Son esprit
entraîné fit le lien. Une force inconnue allait leur mettre des bâtons dans les
roues. Mais pour lui, il n’y avait rien là-dedans de fantastique ou de magique,
mais seulement quelque chose relevant d’une technologie plus futuriste que
celle dont disposaient les citoyens de l’Agartha.
Or,
dès qu’ils eurent franchi le Canal, le bosco et le pilote du Louise de Prusse,
Matthias et Hans, avaient constaté que les cieux se nimbaient de nuages aux
coloris étranges : violine, fuchsia, mordoré, jaune soufre, qui formaient
des écharpes fuligineuses striant l’horizon et le firmament. De plus, une houle
scintillante commençait à se faire sentir alors que la gite des frégates
s’accentuait. Des embruns de haute mer de teinte à la fois émeraude et rosâtre
éclaboussèrent les coques des navires. Celles-ci passaient avec justesse entre
des écueils improbables et invisibles : on entendait distinctement les
crissements métalliques des bateaux gémissant contre des carapaces
surdimensionnées de crocodiles du Nil, réincarnations de Sobek en personne
égarées dans le Canal. D’ailleurs une silhouette reptilienne gigantesque
apparut à la proue du Louise de Prusse. Epouvanté, Hans le pilote donna un
brusque coup de barre, au risque de drosser son bâtiment sur la rive tribord. Il interpela
Matthias :
« Teufel ! Ich
weiss nichts… Wo sind wir ?»
Une
nappe de brouillard enveloppa les deux frégates allemandes et se fit si dense
que Matthias recommanda à Hans :
« La
corne de brume, actionne-la ! »
A suivre...
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