samedi 29 août 2020

La Conjuration de Madame Royale : chapitre 7 3e partie.


Obséquieux, le flibustier, canaille unijambiste ayant embrassé la cause légitime de Louis XVI aida les prestigieux voyageurs à descendre du fiacre non armorié.
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La frégate
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du capitaine Burke dressait ses mâts en la célèbre Jetée du bassin portuaire de Calais, dans l’attente de ses hôtes illustres quoique hors-la-loi. Cadoudal fut le premier à descendre, s’étonnant que la police ne surgît pas à l’assaut du véhicule.

« Drôle de comité d’accueil, vraiment », se contenta-t-il de déclarer. 

Doit-on préciser que la scène se déroulait à l’aurore ?

Le marin endurci effectua un baisemain parfait lorsque Mousseline la Sérieuse se montra à sa personne mutilée.
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Madame avait cru bon de présenter aux lèvres du fidèle une main droite diaphane d’une perfection innée, apprêtée de pâtes de beauté, au majeur serti d’un anneau royal enchâssé d’une entaille de béryl au profil des Enfants de France sous un dais de lys.

Les jetées de Calais avaient connu plusieurs prolongements successifs, l’un des plus notables remontant à 1697. La grande Jetée ne tarderait pas à inspirer à William Turner, en 1803,
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 un de ses premiers tableaux remarquables. De fait, le port et la ville avaient subi un certain déclin au XVIIIe siècle, en raison d’une tendance à l’ensablement qui rappelait Bruges.

Pour convertir une frégate en brick ou en goélette, il suffisait de supprimer le dernier mât près de la poupe, ce mât d’artimon où se déployaient d’ordinaire la brigantine et le foc d’artimon. Cette réduction de facto de la voilure près du gaillard d’arrière suffirait-elle à tromper les commissaires maritimes ? Pour un maquillage efficient de la frégate, n’eût-il pas mieux valu un navire de moindres dimensions ? C’était oublier par exemple la variété de mâts dont pouvait se doter la goélette, mâture s’échelonnant de deux à sept ! Quant au brick, il ne posait point de problème : son gréement se limitait toujours à deux mâts. Disons, pour conclure, que le capitaine Burke avait fait immatriculer et inscrire son bâtiment sous la fausse appellation hybride de brick-goélette. 
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L’équipage crapuleux attendait donc de pied ferme l’inspection portuaire et espérait que les autorités napoléonides seraient les dupes de tous les stratagèmes utilisés pour aider les fugitifs.

La soi-disant Outarde rayonnante, commandée par le non moins soi-disant Edme-Louis de La Jonquière, possédait un atout non négligeable. Comme tous ces bâtiments de transition entre deux technologies – avec ici un demi-siècle d’avance – elle était pourvue d’un moteur à vapeur, chaudière, pistons de Watt et cheminée, pouvant suppléer à l’absence de vent. Notre brick-goélette habilement maquillé affichait son caractère hybride, telles certaines automobiles du XXIe siècle roulant à la fois aux carburants fossiles et à l’électricité.

Madame Royale et sa suite venaient à peine de monter à bord que, quelques minutes après que le capitaine lui eut présenté ses quartiers et ceux des autres fugitifs, la police portuaire se pointa. Elle était certes peu impressionnante car composée seulement de quatre personnes. Il serait facile à Burke et à ses hommes, secondés de Cadoudal, de Kermor et même de Félicitée Flavie pour n’en faire qu’une bouchée, bien que nos fonctionnaires arborassent l’uniforme et fussent eux-mêmes armés. Il s’agissait d’un commissaire maritime, d’un officier des douanes, d’un greffier et d’un garde fusilier.
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 Ce dernier jouait le rôle d’appariteur dans le sens romain du terme (l’expression garde du corps, encore moins celle de « gorille » n’étant alors usitées). Autant les deux officiers portaient leur tenue bleu et or réglementaire et leur bicorne galonné avec une élégance certaine, autant le fusilier, qui avait le grade de caporal, avait tout du rustre non encore dégrossi. Cette montagne de six pieds de stature, aux épaules larges, s’engonçait dans son uniforme tout neuf qui menaçait de craquer aux coutures. Il avait de quoi susciter la moue des loyalistes du fait que tout en sa vêture obéissait à la nouvelle ordonnance napoléonienne ; surtout ce remplacement du blanc des Bourbons par le bleu, ces retroussis et revers beiges boutonnés d’or et ourlés de cramoisi, ces buffleteries jaunâtres impeccablement croisées sur une poitrine d’une largesse de lutteur de foire, et par-dessus tout ce tuyau noir à jugulaire dorée le coiffant, nouveauté qui répondait au nom exotique de shako que le roi-despote avait cru bon d’imposer à la place du bicorne ou du mirliton des hussards qu’il avait songé un temps à rendre obligatoire dans toutes les unités terrestres. Les moustaches cirées agressives et fournies du caporal Jurieux, d’une noirceur d’ébène passée au cirage, ses anneaux d’oreilles malsonnants et équivoques n’étaient pas les détails les plus susceptibles d’horripiler la sensibilité des fidèles de Louis XVI. C’était la cocarde tricolore, d’un diamètre insultant, bien épinglée au mitan du shako, juste au-dessus de la plaque régimentaire dont l’insigne en cuivre repoussé ajoutait au chiffre non plus la fleur de lys mais un curieux rapace aux ailes déployées, qui agaçait le plus les regards de Cadoudal, de Burke ou de Mousseline la Sérieuse. La « provocation » avait été suggérée au Buonaparte par le comte di Fabbrini, de même les impedimenta inspirés des dessins, lithographies et aquarelles de Charlet
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et Raffet.
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Enfin, une carabine américaine digne du Far West remplaçait dans son équipement l’antique fusil modèle 1777 tandis que le commissaire maritime et l’officier douanier portaient des ceintures à holsters dont les crosses des colts Paterson à six coups se montraient ostensiblement telles ces grenouilles tropicales bariolées dont les teintes vives informent les prédateurs de la toxicité de leur épiderme. Le greffier, quant à lui, vêtu d’un habit chamois de médiocre facture trahissant la faiblesse de son traitement et de ses appointements, s’encombrait de calepins et de plumes, certaines fixées n’importe comment à son ancêtre du gibus qui coiffait une tête doucereuse et soumise de sous-fifre. Et, partout sur les coiffes militaires et civiles, ces insignes de nouvelle allégeance, cet aigle cuivré et cette cocarde aux couleurs des partisans du prévôt des marchands Etienne Marcel (bleu et rouge) additionnées du blanc royal…

Galeazzo conseillait vivement à Napoléon de généraliser le drapeau tricolore, avec le même aigle royal au détriment de la bannière fleurdelisée.
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Après les salutations de rigueur, l’inspection débuta par l’examen des rôles, le contrôle de la liste de l’équipage, du registre des passagers et du journal de bord du capitaine. Le tout était écrit en pattes de mouche, et les besicles du commissaire Ponsard de Boisrobert furent juste suffisantes pour permettre le déchiffrement. Tout le monde arborait une fausse identité. Madame Royale était ainsi inscrite sous le nom de Mademoiselle de Boispréau, baronne d’Andrésy. Le joli minois de Félicitée Flavie – rebaptisée pour la circonstance Eugénie de Peyrolles – ne se montra pas aux regards sagaces des fonctionnaires. Elle souffrait prétendument d’une indisposition périodique propre à son sexe. De fait, elle attendait les ordres en cas d’un envenimement des choses.

Les semelles des bottes noires à revers et glands d’or des fonctionnaires résonnaient sur le tillac de la proue à la poupe, de bâbord à tribord, d’un niveau à l’autre, d’un pont à l’autre, de la surface à la soute, de la barre aux quartiers, de la mâture jusqu’à la cargaison. Leurs regards rappelaient quelque lynx à l’affut, examinant tout, scrutant tout, surveillant tout, jusqu’à l’échelle de coupée comme s’ils eussent redouté qu’on l’ôtât afin de les piéger. Selon la qualité des planchers successifs qu’ils parcouraient, les talons n’émettaient pas le même tapotement, et le bois craquait plus ou moins. Le commissaire Ponsard de Boisrobert s’intrigua de la présence d’une protubérance singulière près du gaillard d’arrière non loin du château ouvragé servant de demeure et de quartier général au commandement. Ce môle oblong, à l’aspect d’une coque renversée, s’étendait sur un tiers de la longueur du brick-goélette. S’il se fût agi d’une chaloupe, elle eût été trop grande. Peut-être était-ce quelque baleinière récupérée chez les terre-neuvas, servant de barcasse de pêche lorsque le bâtiment, en pleine mer, pouvait se trouver en manque de vivres pour une raison ou l’autre, situation nécessitant que le capitaine recourût aux ressources halieutiques. Il le questionna et feignit se satisfaire de la réponse évasive confirmant l’idée de baleinière démâtée et retournée. Or, il n’était point question que la prétendue Outarde rayonnante s’aventurât dans l’immensité indienne ou pacifique. Officiellement, elle cabotait le long des ports secondaires localisés de la Flandre à la Bretagne, transportant des denrées et marchandises importées des Antilles occidentales ou des Indes orientales via l’exclusif et transitant par les entrepôts calaisiens : le gabarit de l’unité, la contenance de sa soute au tonnage limité, excluaient a priori sa conception de navire océanique, atlantique, pacifique ou autre. Mais le double système de propulsion du navire infirmait cet usage limité. Chaque mode de propulsion suppléait l’autre : en cas de manque de vent, la machine à vapeur relaierait la voilure ; l’inverse se présenterait dans l’hypothèse d’une insuffisance de charbon. Toutes ces conjectures impliquaient la pleine mer, le grand large, et notre commissaire avisé se rendait bien compte de l’anomalie d’un bâtiment en théorie destiné à naviguer seulement en La Manche ou près des côtes atlantiques d’Armor, cependant suréquipé d’une cheminée et d’une chaudière pour de plus importants périples océaniques. De même, la propulsion avait une technologie d’avance car, à la roue à aube de Jouffroy d’Abbans,
 
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le concepteur du navire avait préféré l’hélice – une hélice à deux pales, idée reprise de Bernoulli, formulée dès 1770 mais seulement appliquée en 1816 de l’autre chronoligne par Samuel Owen, ingénieux qui possédait la double nationalité anglo-suédoise. Cependant, dans la piste que nous dépeignons, Galeazzo di Fabbrini, comme au sujet de Trevithick, s’était arrangé pour qu’Owen fût assassiné à la fin des années 1790. Trop tard cependant pour que le brevet de l’hélice détenu par les ingénieurs français ne fût volé par les espions d’Albion en 1796. Le prince de Galles et régent George leur avait confié une seconde mission : enlever Jouffroy d’Abbans et lui soutirer les plans du pyroscaphe. Ce dernier croupissait désormais à la Tour de Londres.

Notre commissaire napoléonide soupçonna lors, à juste raison, que le capitaine de La Jonquière le trompait à la fois sur le gabarit réel du navire mais aussi sur son usage. Registres et rôles, en apparence parfaitement en règle, sans nulle falsification décelable à l’œil, désignaient un bateau de tonnage médiocre. Or, Ponsard de Boisrobert eut l’illumination de comprendre qu’il pouvait avoir affaire à une frégate de guerre maquillée en navire caboteur marchand, un trois-mâts converti en inoffensif deux-mâts bridé. Il avait suffi, en un premier temps, de supprimer le mât d’artimon avant de procéder au maquillage de tout le bâtiment. Dans ce schéma, on avait scellé les sabords et on les avait calfatés. On s’était même arrangé à truquer la ligne de flottaison, à la « monter », afin de donner l’apparence trompeuse d’un bâtiment plus plat au faible tirant d’eau. Où donc étaient passées les pièces de marine ?   

Mû par un zèle sourcilleux, jugeant le précédent contrôle trop sommaire, le commissaire ordonna à son escorte de redescendre dans la cale afin de procéder à un réexamen plus détaillé de la cargaison, car soupçonnant au mieux découvrir de la marchandise de contrebande, au pire poudre et canons dissimulés. Les marins de L’Outarde, à cette nouvelle, se concertèrent, échangeant des murmures. Les faces de flibustiers mangées par la barbe, couturées de cicatrices, s’altérèrent, marquant une hostilité sourde, tandis que les corps revêtus d’uniformes de matelots français de façade commençaient à s’agiter comme des varechs et goémons rejetés sur la grève par le flux. Rétifs à tout savon, ils exhalaient de curieux relents composites de lait caillé, de poisson pourri et de marée d’équinoxe. Les mains ulcérées et mangées par le sel tremblèrent, tâtant le manche du coutelas à la ceinture, prêtes à dégainer et égorger. Un regard furtif du capitaine lancé à son second eut valeur de contrordre. On agirait en temps et en heure.

Sans nulle appréhension, Ponsard de Boisrobert, son acolyte et son greffier descendirent les degrés de la soute tandis que le caporal Jurieux tenait son espèce de carabine emmanchée d’une baïonnette à douille bien évidente pointée en direction des supposés forbans afin d’assurer les arrières. Tout en bas, des lanternes sourdes, fixées avec soin à intervalles réguliers aux armatures et solives de la soute et dont la gaine métallique ouvragée garantissait la cargaison du feu, permettaient d’y voir à peine clair. Les minces filets lumineux sécurisants étaient filtrés par la fente de ces lanternes dont le fer forgé aux motifs maniérés rappelait certains luminaires orientaux d’Al Andalous et du Maroc. Le semi-enténèbrement pouvait induire les inspecteurs en erreur et cela expliquait en partie la raison pour laquelle le premier examen n’avait rien révélé. Ponsard de Boisrobert et ses collaborateurs se pensèrent en sécurité car armés.

C’était compter sans les « voyageurs » discrètement prévenus du mauvais coup se préparant. Les naïfs serviteurs de Napoléon ignoraient que les cabines des loyalistes communiquaient avec les cales par des issues secrètes, le bateau ayant été conçu non seulement pour le combat, la riposte, mais aussi pour le sabordage surprise via l’explosion de la sainte-barbe avec laquelle les passages occultes communiquaient. Enfin, un indécelable système acoustique constitué de tuyaux et cornets de cuivre cachés qui sous les planches du pont, qui dans les mâts et dans le cabestan prévint Madame, Cadoudal, Kermor, l’ancien cocher carabinier et Félicitée Flavie qui avaient regagné leurs quartiers.

Toujours sans méfiance, La Marck, l’officier des douanes, imposa à deux soutiers le remuement des ballots, des indiennes et des barils de mélasse et de rhum.
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Il imposa qu’un des quidams brisât avec une hache l’un des récipients anodins. Le précieux alcool des Isles s’épreignit sur le plancher en flots odorants liquoreux. Les vapeurs alcooliques emplirent l’espace confiné de la cale tandis que, parmi les brisures de bois, se révélait le secret du baril, son double fond. Sous le compartiment renfermant le rhum, une cloison étanche dissimulait des boîtes de cartouches elles-mêmes fabriquées en un matériau hermétique. Il y en avait de tout calibre, cartouches modernes, d’avant-garde, à la balle cylindro-conique pour armes de poing à barillet, fusil à percussion et carabine rayée.

Cette révélation du secret de la cargaison du capitaine Burke, de la contrebande (encore manquait-il le dévoilement des canons de marine), eut l’effet d’un signal. Sorti d’un recoin obombré de la soute, Georges Cadoudal, colt en main, fit feu sur l’officier des douanes, visant la tête, provoquant en son front la naissance d’un orifice circulaire vermeil, d’un cercle parfait sanglant, jusqu’à ce que La Marck, la figure marquée d’une expression de surprise, s’effondrât à même les jaspures de rhum. Son uniforme se trempa d’alcool alors que le sang commençait à se mélanger à la flaque spiritueuse et sirupeuse, engendrant une boisson inédite qu’eût peut-être appréciée un vampire souffrant d’ivrognerie. 

Entendant la détonation, le fusilier Jurieux descendit et voulut riposter, lorsqu’une furie lui sauta dessus, la blanche main droite équipée d’un poignard imparable.

Durant tout ce tumulte, Madame Royale était demeurée cloîtrée en sa cabine, confite en ses dévotions, tenant d’un poing ferme le scapulaire, priant et re-priant, suppliant Notre-Dame
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de permettre aux fugitifs d’échapper à l’infamie d’une arrestation et à la mort. Elle baisait avec frénésie l’image de la Sainte Vierge tout en marmottant : « Ma Mère, ô ma Mère ! », mélangeant confusément un culte digne de la Théotokos grecque ou Mère de Dieu et la supplique à Marie-Antoinette en personne qu’il lui tardait de revoir.
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Cependant, la guerrière Félicitée Flavie égorgeait sans trembler le caporal dont le shako chuta, sa jugulaire rompue. Elle s’obstina, insista, avec une jouissance cruelle et féline. Lâchant sa carabine, la victime expiatoire destinée à la jeune femme fut secouée de spasmes d’agonie tout en émettant des gargouillements immondes, le sang s’échappant en cascades rubescentes du cou de l’homme à la carotide tranchée. L’hémorragie fut telle que l’uniforme changea de couleur, devenant violâtre d’hémoglobine, les revers blancs passant au rouge vif. Peu importait à Félicitée Flavie que les épanchements du moribond souillassent ses mains délicates et le manteau de voyage qu’elle n’avait point ôté. Durant ce meurtre, elle était demeurée muette car elle savait tuer de sang-froid.  
Restaient le commissaire et le greffier, à l’autre extrémité de la cale. Maël de Kermor s’en chargea, surgissant d’un des passages dissimulés évoqués tantôt.  
« Sus ! » cria-t-il afin d’intimider ses adversaires. Pleutre, le gratte-papier prit la poudre d’escampette mais bien plus brave, Ponsard de Boisrobert dégaina son colt dont le cran d’arrêt et le barillet cliquetèrent. Maël était aussi armé et tenait également un briquet incandescent, menaçant le commissaire de bouter le feu à la sainte-barbe. Dans la semi obscurité, il apparaissait à la semblance d’un archange vengeur brandissant la flamme céleste, le foudre de Jupiter, ses cheveux blonds tirés en catogan diaprés d’étranges reflets roussâtres. Le combat s’avéra incertain.



A suivre...



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